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RDC: harcèlement sexuel pousse l’Union Européenne à suspendre son financement contre Covid 19 et Ebola

Harcèlement sexuel en RDC
Plus de 80 travailleurs humanitaires, dont certains employés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ont été victimes d’abus et d’exploitation sexuels lors d’une crise d’Ebola en République démocratique du Congo. L’OMS présente ses excuses aux victimes. Par conséquent, l’Union Européenne suspend son financement du programme de l’OMS au Congo, surtout la lutte contre le Covid 19 et Ebola.

Entre 2018 et 2020, plus de 50 femmes ont accusé des travailleurs humanitaires de l’OMS et d’autres organismes de bienfaisance d’exiger des services sexuels en échange d’emplois. Une commission d’enquête a été mise en place.

Dans le rapport de ce mardi, la commission présente qu’au moins 21 des 83 auteurs présumés étaient employés par l’OMS. Les abus, comprenant neuf allégations de viol, avaient été commis par du personnel national et international

De nombreux agresseurs masculins ont refusé d’utiliser un préservatif et 29 des femmes sont tombées enceintes et certaines ont été forcées d’avorter plus tard par leurs agresseurs”, ajoute le rapport.

D’après le journal britannique Reuters, le Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, présente des excuses aux victimes. « Ce qui vous est arrivé ne devrait arriver à personne. C’est inexcusable. C’est ma priorité absolue de veiller à ce que les auteurs ne soient pas excusés, mais tenus responsables de leurs actes », a-t-il dit.

Les auteurs font sujet d’un mis à pied

Les auteurs connus ont été bannis de l’emploi futur de l’OMS alors que les contrats de quatre personnes employées par l’organisme ont été résiliés, déclarent les responsables. Il n’est pas clair si les auteurs seront poursuivis. Mais il y a encore ceux qui ne sont pas encore identifiés. Les victimes dans l’unique hotspot Ebola de Beni dans l’est du Congo saluent la réponse de l’OMS.

« Nous encourageons l’OMS à continuer et à montrer à la communauté que son personnel qui a maltraité les femmes et leurs filles dans notre communauté a été vraiment, sévèrement puni« , déclare Espérance Kazi, coordinatrice du groupe ‘One Girl One Leader’ à Beni.

A lire : RDC: le CNPAV appelle l’Union européenne à maintenir et même à étendre ses sanctions

Elles donnent du sexe en échange des promesses d’un bon emploi

Les femmes qui ont parlé à la commission admettent avoir été sexuellement manipulées avec promesses d’emploi. Des femmes qui étaient déjà employées ont dit à l’équipe d’enquête qu’elles continuent d’être harcelées sexuellement par leurs superviseurs. Ces derniers leur forçaient à avoir des relations sexuelles pour conserver leur emploi, être rémunérées ou obtenir un poste mieux rémunéré.

Néanmoins, certaines victimes disent qu’elles avaient été congédiées pour avoir refusé des services sexuels. D’autres n’ont même pas obtenu les emplois qu’elles voulaient même après avoir consenti.

Signalons que le Congo et d’autres agences d’aide ont également promis des enquêtes sur les abus sexuels. À l’appel de Reuters pour commentaires, le ministre des droits de l’Homme du Congo n’était pas immédiatement disponible.

A lire : Rép. dém. du Congo : 64 % de femmes connaissent l’harcèlement sexuel au travail – étude du ministère de la Santé

Eric Niyoyitungira

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