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Développement du sport feminin: enfin le bout du tunnel?

Les femmes qui participent au développement du sport féminin au Burundi
Créée en 2014 par la Conseil Supérieur de l’Audiovisuel en collaboration avec le Comité National Olympique français, la journée internationale du sport feminin est célébrée tous les 24 janvier. Quelle est la situation au Burundi?

Les joueuses déplorent le fait de s’entraîner sur des terrains battus alors que leurs tournois s’effectuent sur les stades qui ont des pelouses synthétiques. Elles doivent également faire face aux préjugés culturels. Les budgets des hommes et  ceux des femmes ne sont pas proportionnels. 

Les coaches reconnaissent que les joueurs de sexe feminin ne sont pas traité comme les hommes.

Patrick Nshimirimana, coach de l’équipe Fofila PF trouve qu’il reste beaucoup à faire.   “Nous avons du pain sur la planche, il y a évidemment mille et une choses à faire afin de développer le sport feminin. Je me dis que les présidents des fédérations devraient trouver des stratégies pour que chaque équipe ait une équipe féminine. Comme Chelsea par exemple, quand l’équipe des hommes joue la champions league, celle des femmes y joue parallèlement. Je me dis que ces équipes ont été recommandées de créer des équipes féminines. En gros, les dirigeants de fédérations devraient exiger aux équipes de la première division de créer les académies et donner une place aux femmes. Comme ça les joueurs se soutiennent et les équipes évoluent en parallèle.” 

Patrick ajoute que la fédération de football devait enchaîner les compétitions féminines comme c’est le cas chez les hommes pour motiver les joueuses. Aujourd’hui, le championnat feminine peut être retardé de 3 mois, il devait plutôt faire objet des enchaînements pour que ces joueuses ne soient pas détournées par d’autres motivations banales .

“il faudrait plutôt que l’on augmente la valeur des prix des championnats féminins. Actuellement les prix chez les footballeurs s’élèvent à 30 millions. le prix ne doit forcément pas être équivalent à celui-la chez les femmes, mais qu’ils revoient à la hausse cette valeur.” 

Les coachs se plaignent 

Le coach de Bumamuru n’y va pas par quatres chemins: “Les problèmes auxquels nous faisons face en tant que coachs des équipes féminines sont nombreux. D’abord les joueuses se sous-estiment. Quand nous leur disons de se rendre sur les terrains à 15h, au lieu de venir avant ou à temps, vous remarquez qu’elles prennent du retard. Et ce, à maintes reprises.  Elles sont rarement réceptives. Nous leur disons d’effectuer des exercices physiques pour développer l’endurance mais elles pensent à leurs formes et à leur beauté alors que c’est totalement pour leur bien. Toutefois, il y en a qui n’y voient aucun inconvénient à effectuer tous les exercices recommandés”

Selon Valerie Manirakiza, président de la fédération burundaise de judo: “ Si l’on tient au sport, il est difficile d’y tenir tout en isolant certaines personnes. Ce qui veut dire que tout un chacun doit évoluer dans son sport, qui qu’il soit.”

 Martine Nimbona, coach de Ikirezi: “les femmes ont pour habitude de prendre à la légère les entraînements. Elles ne peuvent pas aller loin si elles ne s’entraînent pas assidûment. Il y a  aussi des joueuses qui séduisent parfois leurs supérieur(e)s pour différents intérêts.”  

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Quel est le rôle du Comité National Olympique ?

Le Comité National Olympique (CNO) reconnaît que le sport féminin n’est pas au même niveau que celui des hommes. Mais il assure toutefois qu’il a conçu un plan stratégique pour pallier, sinon éradiquer ces inégalités et toute autre forme d’abus infligés aux femmes.

“Le sport feminin n’est pas au même niveau que celui des hommes pour diverses raisons. Par exemple,  les fédérations n’organisent que rarement des tournois des femmes. Les joueuses en soi n’ont pas cette volonté ou cet enthousiasme. Je dirais que les problèmes résident avant tout dans le manque de volonté qui caractérise les joueuses. Ceci influence même les fédérations et les sponsors en quelque sorte. Comment pourraient-ils s’y lancer s’ils n’y voient aucun avantage?”  se demande Lydia Nsekera, présidente du CNO. 

Le CNO et les fédérations promettent de s’entraider afin de promouvoir le sport feminin “nous avons déjà conçu le plan stratégique 2019-2024. Selon ce plan, nous essayons de mettre en place les astuces qui contribuent à la promotion du sport feminin” ajoute Nsekera.

Elle souligne que le tâche ne revient pas au CNO d’organiser des tournois. “ Le CENO est chargé de faire un appel vibrant aux fédérations afin qu’elles organisent des tournois surtout ceux des femmes et octroient des trophées aux  joueurs et joueuses. Le CENO soutient aussi les femmes qui veulent faire des formation en arbitrage et coaching”

Et d’ajouter: “En général, les femmes sportives font face aux abus sexuels. Pour pallier ça, nous avons déjà élaboré un code de conduite anti harcèlement et abus sexuels. Nous procéderons au vote de ce code dans les brefs délais. » 

Une étude faite dans 14 des 24 fédérations que compte le CNO montre que les femmes sont 3.703 sur 23.001 hommes soit 16,1%.

A lire aussi : Les femmes et le sport au Burundi, pas le grand amour

Joe Senghor

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