Dix ans après le début de la révolution, la Libye vient de se doter d'un nouvel exécutif unique chargé de réunifier le pays. Mais le Premier ministre et le conseil présidentiel ne suffisent pas à cacher les vrais maîtres du pays : Ankara, Moscou ou encore Abou Dhabi.
De notre correspondant régional à Tunis,
Si une révolte populaire, partie de Benghazi, à l'est du pays, est à l'origine de la révolution du 17 février 2011, la victoire finale sur Kadhafi est le résultat d'une alliance internationale : France-USA-Royaume-Unis-Qatar.
Dix ans plus tard, le 5 février dernier, 74 délégués libyens ont nommé, sous le contrôle étroit de la mission des Nations unies en Libye (Manul), un Premier ministre et un Conseil présidentiel de trois membres censés réunir le pays et organiser des élections générales, le 24 décembre 2021. Là encore, les acteurs étrangers sont à la manœuvre comme à chaque étape post-révolution, mais a une différence près : le trio Ankara-Moscou-Abu Dhabi a remplacé le quatuor Paris-Washington-Londres-Doha.