S’il est présenté comme un accord ayant marqué la fin des hostilités entre les Allemands et le pouvoir du roi Mwezi, le traité de Kiganda n’est pas moins perçu comme un diktat imposé aux Burundais. Un diktat qui ne sera pas sans affecter la royauté ou l’intégrité territoriale.
Ça vaut la peine d’en reparler pour comprendre le contexte dans lequel Mwezi accepte de signer l’inégal traité de Kiganda. Comme vous le savez déjà, quand les Allemands envahissent le Burundi, ils ne sont pas accueillis chaleureusement. Une résistance sera engagée et des guerres opposant les deux belligérants auront lieu. Jusqu’à une période décisive où sous le commandement de Von Bering assisté de quatre colonnes composées d’environ 400 hommes dont plusieurs askaris et auxiliaires d’origines variées poursuivent Mwezi pendant plus d’un mois. Comme nous l’apprend l’historien Emile Mworoha, épaulés par les rebelles Maconco et Kilima, la force allemande accule le roi qui s’enfuit à Burunga, son domaine rituel du sud, après avoir échappé à un attentat organisé par Maconco à Fota.
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