Diego-Suarez, à la pointe nord de Madagascar, l’ambiance qui règne en ville est déroutante. Depuis un mois, un important dispositif de forces de l’ordre a été déployé dans la cité portuaire, malgré un contexte pacifique.
Avec notre correspondante à Antananarivo, Sarah Tétaud
Les étudiants de la faculté d’Antsiranana réclamaient hier matin la libération de leurs six camarades ainsi que celle d’un de leur enseignant, le directeur des affaires sociales, incarcérés depuis le 25 janvier après une violente soirée d’émeutes dans la cité universitaire. Le point de départ de ces échauffourées serait une coupure d’électricité forcée et la pénurie d’eau récurrente dans les lieux de vie. Les forces de l’ordre avaient alors usé de grenades lacrymogènes et effectué des tirs de sommation. Trois gendarmes au moins avaient été blessés.
À la place, trois nouvelles arrestations, musclées, ont eu lieu sur un campus quadrillé par des militaires lourdement armés. Le matériel de sonorisation a été confisqué. Aucun des étudiants présents à la manifestation n’a souhaité témoigner au micro, de peur d’être reconnu et appréhendé par les forces de l’ordre.