L’Afrique vote très massivement, depuis l’installation dans les années 1990 de procédures électorales empruntées aux vieilles démocraties de l’Europe et de l’Amérique. Si les scrutins pluralistes ont profondément redessiné le paysage politique africain, la maturité électorale est encore diversement acquise et l’exercice régulier du droit de vote n’a pas débouché sur la consolidation de la démocratie à travers le continent. Analyses et perspectives.
Le phénomène des élections libres et pluralistes est bien rentré dans les mœurs politiques africaines. « Depuis le tournant démocratique du continent il y a 30 ans, près de 600 scrutins présidentiels, législatifs et locaux se sont tenus à travers le continent », rappelle Pierre Jacquemot, ancien ambassadeur de France et auteur d’un rapport récent sur l’évolution de la démocratie en Afrique, publié par la Fondation Jean-Jaurès (1). « Seule l’Erythrée ne vote pas », ajoute le spécialiste.