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Tchad: une ONG dénonce l’existence de cachots secrets, le pouvoir dément

La Convention tchadienne de défense des droits de l’homme est montée au créneau. Elle dénonce l’existence de plus d’une dizaine de cachots secrets aux mains de l’ANS, une agence qui dépend directement de la présidence du Tchad. Des accusations rejetées par le ministre de la Justice.

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Le secrétaire général de la Convention tchadienne de défense des droits de l’homme assure qu’ils avaient découvert depuis bien longtemps l’existence de ces cachots secrets. Ils sont, selon lui, sous contrôle de l’Agence nationale de sécurité, qu’il décrit comme « une police politique du pouvoir », et quelque 200 personnes y seraient détenues.

Son organisation a décidé de le dénoncer au grand jour après avoir localisé avec certitude un de ces cachots situé dans un immeuble de Ndjamena. L’ONG y aurait identifié ses 29 pensionnaires, des prisonniers qui seraient détenus dans des conditions « épouvantables », selon le secrétaire général de la Convention tchadienne pour la défense des droits de l'homme (CTDDH), Mahamat Nour Ibedou.

« Ils sont quotidiennement soumis à des humiliations, des tortures tant physiques que morales, en les nourrissant très mal. On ne les laisse pas se laver normalement. Ils sont dans des cellules qui contiennent 14 personnes ou des cellules de 15 personnes. Leurs parents d’ailleurs ne savent même pas s’ils sont vivants », ajoute Mahamat Nour Ibedou.

« Faux »

« Totalement faux », a réagi, ce jeudi, le ministre tchadien de la Justice, même s’il reconnaît qu’un petit nombre de détenus déjà jugés comme Hassane Boulmaye, ou quelques autres encore sous enquête, ont été placés sous la responsabilité de l’ANS.

« La maison d’arrêt d’Amsinene est vraiment perméable. Elle n’offre aucune garantie de sécurité. Et donc, certaines personnes qui semblent être très dangereuses sont gardées sous le mandat de la justice au niveau des locaux de l’Agence nationale de la sécurité », justifie Djimet Arabi.

Le ministre tchadien assure que ceux qui n’ont pas encore fait l’objet d’une procédure judiciaire sont généralement remis à la justice au bout de quelques semaines au plus. L’organisation des droits de l’homme, elle, assure que certains sont détenus au secret depuis des années.

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