Au Nigeria, quel avenir pour la commission électorale, après le report in extremis des élections générales ? Alors que la tension est montée d'un cran, cette semaine, entre les deux principaux partis qui s'accusent mutuellement de vouloir saboter le scrutin de samedi, la société civile interroge l'avenir de la commission électorale (INEC). Ce report n'est pas le premier depuis le retour de la démocratie en 1999, il y a urgence à réformer l'organisation.
Le report des élections générales d'une semaine a surpris, mais il n'a rien d'étonnant. La commission électorale n'en est pas à son premier renvoi, comme l'explique Idayat Hassan, directrice du Centre pour la démocratie et le développement, un institut de recherche basé à Abuja.
« Ça devient presque une triste habitude depuis 2011. Cette année-là, les élections avaient été interrompues en plein milieu de la journée alors que les populations votaient, explique la chercheure. En 2015, elles ont à nouveau été repoussées, en raison de problèmes sécuritaires. Et cette fois encore, moins de 5h avant le début du scrutin. Mais là, nous avions reçu la garantie de l’Inec que tout était en place. D'après ce qui a été dit, ils connaissaient les problèmes 3 ou 4 jours avant le début du scrutin. L'annoncer 24h avant aurait suffi pour repousser le jour du vote. Je crois qu'ils n'ont pas réalisé l'ampleur de la tâche. »
Des appels à la démission du président de l'INEC
Plus de 84 millions d'électeurs, 72 candidats à la présidentielle et plus de 4 000 autres candidats, après le report in extremis...