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Burundi- CVR : 12 643 restes humains, un peu, un trop

La commission vérité et réconciliation (CVR) a ce jeudi organisé une conférence de presse dans la capitale politique Burundaise, Gitega, où le président de ladite commission a dressé le bilan actuel des réalisations de cette dernière.

D’après le président de la CVR, actuellement 12 643 restes humains ont déjà fait objet d’exhumation par la CVR.

Ces restes exhumés sont des personnes victimes des violations massives de droit à la vie intervenues lors des périodes de 1972, 1988 et de la période qui a suivi l’assassinat du président Melchior Ndadaye en 1993. Mais, M. Ndayicariye indique que l’opération Gitega n’est pas totalement achevée et qu’il reste des fosses communes à excaver en l’occurrence celles sur lesquelles la compagnie sogea satom a créé une montagne de terre lors de la construction de la RN12.

Le président de la CVR a annoncé la clôture provisoire de l’opération Gitega entreprise depuis janvier 2020, et que cette commission va bientôt poursuivre les investigations et les enquêtes dans le sud du pays où les tueries de 1972 auraient commencé.

Pierre Claver Ndayicariye se dit satisfait des réalisations tout en soulignant qu’il y a encore à faire, précisant que plus de 4000 fosses communes ont été déjà renseignées auprès de la CVR par la population, alors que l’opération Gitega n’a déjà excavé que 19 seulement, car la recherche de la vérité est un travail de fourmi, mais aussi un rocher de Sisyphe nécessitant une attention et prudence particulières, explique le président de la CVR.

 Il appelle les citoyens qui en sauraient davantage sur les violations massives des droits humains de la période de 1885 à 2008 à se confier à la CVR afin de faire éclater la vérité au grand jour.

Comment la CVR qualifie-t-elle les massacres de 1972 ?

La réplique du président de la CVR est que cette dernière affirme qu’en cette année, les victimes étaient des hutus, des tutsis, des twa et des étrangers confondus au Burundais. Il laisse entendre que selon les informations recueillies, les gens ont été tués pour diverses « raisons » entre autres à cause des propriétés foncières, des finances détenues, la beauté de leurs épouses, niveau intellectuel, poste occupé, …

Il a en outre informé qu’une campagne nationale de collecte des données sur les victimes est prévue après avoir excavé toutes les fosses communes renseignées, en vue de l’identification des victimes et les mobiles de différents massacres.

Est-ce que les activités de la CVR sont de nature réconciliant ou bien elles sont susceptibles d’éveiller un esprit de vengeance ?

« Laisser les gens pleurer les leurs sert à décharger les cœurs, la recherche de la vérité est une mission de guérison des mémoires blessées et la vérité libère et les victimes et les présumés auteurs.

Somme toute, la CVR du Burundi accomplit une mission de détraumatiser la communauté car, les générations actuelles et futures ont besoin de vivre mieux que nous, donc la vérité libère l’avenir ». Répond Pierre Claver Ndayicariye, président de la CVR

Par Elvis Irambona

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