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« On devrait être fiers de notre peau noire »

Selon une étude de l'OMS, 25% des femmes sénégalaises utilisent de manière régulière des produits éclaircissants pour la peau. Copyright de l’image Getty Images
Image caption Selon une étude de l'OMS, 25 % des femmes sénégalaises utilisent de manière régulière des produits éclaircissants pour la peau.

Le blanchissement de la peau ne recule pas en Afrique. Selon les pays, les produits éclaircissants sont parfois interdits de fabrication et de commercialisation.

Alors que le Rwanda a lancé récemment une opération de répression contre les produits éclaircissants; au Sénégal, la vente de ces produits n'est pas illégale.

Selon une étude de l'OMS, 25 % des Sénégalaises utilisent de manière régulière des produits éclaircissants pour la peau.

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J'ai rencontré Aminata (le prénom a été modifié), élève aide-infirmière âgée de 24 ans qui utilise des produits éclaircissants depuis cinq ans.

De teint clair, Aminata a les articulations des doigts de la main et des pieds beaucoup plus sombres, comme c'est le cas de plusieurs femmes à Dakar.

Elle a pris l'habitude de se blanchir la peau très tôt :

"J'ai commencé pour faire comme les copines de lycée. Leur teint me plaisait et je voulais avoir le même. Certaines amies m'encourageaient à m'éclaircir le teint en me disant que c'était joli, mais mes parents et mon petit ami n'étaient pas d'accord", explique la jeune femme, qui avoue qu'elle ne connaissait pas les risques liés aux crèmes dépigmentantes à l'époque.

Et malgré les mises en garde de ses parents et de son petit-ami, elle s'entêtait et continuait d'utiliser ces produits.

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Image caption Un vendeur de produits cosmétiques exhibe des produits utilisés pour éclaircir la peau dans sa boutique de Nairobi.

De plus, elle n'avait pas encore obtenu le teint qu'elle souhaitait, car elle n'avait pas les moyens de s'acheter des produits coûteux, plus efficace, selon elle :

"Il y a des produits à 50.000 francs CFA (86,5 dollars US) ou 75.000 (129,7 dollars US) que je ne peux pas acheter, car je suis élève. Je me contente des hydroquinones de mauvaise qualité à 3.000, 10.000 ou même 1.000 francs CFA, et ce n'est pas bon."

Finalement, c'est grâce à sa formation professionnelle qu'elle a changé d'avis sur les crèmes éclaircissantes:

"Maintenant que je suis une formation dans le domaine de la santé, je suis pleinement informée des risques : les difficultés de suturer la peau en cas de lésion, le diabète, car la plupart des crèmes sont sucrées, de larges vergetures très inesthétiques, l'hypertension artérielle, les complications neurologiques et le cancer de la peau", explique Aminata.

Aujourd'hui, elle arrête progressivement d'utiliser ces produits avec les encouragements de son petit ami.

"Je conseillerais aux autres de garder leur teint naturel car nous sommes des Africains. On devrait être fiers de nôtre peau noire. Pas la peine de chercher à imiter les Européens qui ont la peau blanche", affirme Aminata.

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