Après une décennie à la tête du gouvernement, les islamistes marocains du Parti de la justice et du développement (PJD) ont subi une véritable claque, mercredi 8 septembre aux législatives. Ces élections étaient organisées en même temps que les communales et que les régionales. Entretien avec David Goeury, géographe au laboratoire Médiations de Sorbonne Université et chercheur associé à l'organisation Tafra (la mutation), un centre créé en 2014 à Rabat et qui se donne pour mission d'améliorer la compréhension des citoyens du fonctionnement des institutions publiques.
Propos recueillis par notre envoyée spéciale à Rabat,
RFI : Vous attendiez-vous à cette défaite des islamistes du PJD ?
David Goeury : Il y avait des signes annonciateurs de ce recul. On voyait très clairement que le PJD était en situation difficile, car il avait déjà subi une défaite aux élections syndicales de juin, avec un fort reflux lors des élections qui concernaient les fonctionnaires publics et particulièrement dans leur bastion de l'Éducation nationale. Le PJD était donc en train de perdre son audience au sein de sa base militante.
Ensuite, deuxième déconvenue pour le PJD : sa régression aux élections profess...