Dans un mois, le 5 juin, des élections législatives cruciales pour l'avenir du pays doivent se tenir en Éthiopie. L'UE a déjà fait savoir qu'elle n'enverrait pas d'observateurs, n'ayant pas obtenu d'accord avec Addis-Abeba sur les conditions de leur déploiement. Et malgré les conflits qui ont ensanglanté la Fédération éthiopienne ces trois dernières années, le Premier ministre Abiy Ahmed entend malgré tout, avec ce scrutin, se donner une légitimité démocratique.
Abiy Ahmed n'a jamais été élu. Officier du renseignement militaire et cadre oromo du mouvement dominé par les Tigréens au pouvoir à partir de 1993, il a été appelé aux responsabilités en 2018 à la faveur d'une crise interne...