Première journée d’audience lundi 29 mars à Paris au procès du bombardement de Bouaké. Le 6 novembre 2004, deux avions de l’armée ivoirienne ciblaient une base française dans cette ville de Côte d’Ivoire faisant 10 morts et 38 blessés. Les appareils étaient pilotés par des mercenaires biélorusses et assistés de copilotes ivoiriens. Cette journée a été consacrée à l’appel des témoins, au rappel des faits et aux premières auditions.
Avec nos envoyés spéciaux au Palais de Justice de Paris, Pierre Firtion et Laura Martel
Gérard Moricard, ex-commandant de la brigade prévôtale de Bouaké, tente de « ramasser ses souvenirs malgré l’écoulement du temps » comme l’y enjoint le président. En deux mots, il brosse le contexte : la tension liée à l’offensive des forces loyalistes ; l’eau, l’électricité et le téléphone coupés. Lui est dans une autre emprise française, à 2 ou 3 km de distance du lycée Descartes, quand celui-ci est bombardé. Il lui faudra pourtant attendre plus de 3h pour s’y rendre. La foule s’est massée aux alentours, mais surtout, il reçoit l’ordre « d’attendre que l’espace aérien soit sécurisé ».