Dans une semaine, un procès pour crimes de guerre s’ouvrira au Liberia. Celui de Gibril Massaquoi, ancien chef rebelle sierra-léonais, surnommé « l’Ange Gabriel ». L’accusé, qui vit en Finlande depuis 2008, suivra les audiences par liaison satellite. En revanche, la cour sera délocalisée à Monrovia, puis en Sierra Leone pour entendre une centaine de témoins.
« Cette démarche est fascinante, car elle montre l’importance de rendre la justice au plus près de l’endroit où les crimes ont été commis », explique Kelsey Guthrie-Jones, avocat au sein de l’ONG suisse Civitas Maxima, à l’origine de la plainte contre Gibril Massaquoi. En tout, ce sont quatre juges, deux procureurs et un avocat de la défense qui feront le déplacement. Une décision qui bouscule les pratiques de la justice pénale internationale en cours, mais qui est saluée par les organisations des droits de l’homme.
« Elle est importante également, car elle permet aux populations locales de suivre la procédure juridique, d’être impliquées d’une manière ou d’une autre dans ce qui se passe, plutôt que d’avoir des informations par d’autres sources sur un procès qui les concerne mais qui se passe dans un lieu très éloigné », affirme Kelsey Guthrie-Jones à RFI.