La contestation en guise de commémoration. Cela fait dix ans jour pour jour que débutait la révolution en Tunisie. La mort par immolation, dans le centre du pays, à Sidi Bouzid d’un vendeur ambulant, Mohamed Bouazizi, entraîna un soulèvement inédit qui conduit à la chute de Ben Ali. Le gouvernement fait profil bas sur sa manière de marquer ce 17 décembre, mais la journée s’annonce tendue au vu du peu d’amélioration dans la vie quotidienne des Tunisiens depuis une décennie.
Avec notre envoyé spécial à Sidi Bouzid, Michel Picard
L’ampleur de la déception est particulièrement palpable dans les régions intérieures du pays. Des manifestations sont prévues dans plusieurs villes pour rappeler aux dirigeants le slogan de l’époque : « travail, pain, liberté et dignité ». Depuis ce souffle d’espoir, les prix, notamment ceux de l’alimentation de base, ont doublé alors que les salaires ont stagné, réveillant des souvenirs nostalgiques désormais parole courante.
L’artère principale porte désormais le nom du vendeur ambulant, Mohamed Bouazizi, et son immense portrait orne la façade de la poste, à quelques mètres du lieu où il s’est immolé pour dénoncer la précarité qui le rongeait. Son instrument ...