Lancé en 2017, l’African Culture Fund (ACF) finance des projets artistiques avec l’argent des artistes africains eux-mêmes. Pas moins de 2,9 millions d’euros ont été levés en deux ans. Un début prometteur, pour une initiative qui se donne les moyens de sa souveraineté culturelle.
Un acteur culturel malien, Mamou Daffé, directeur du Centre culturel Kôré à Ségou et du Festival sur le Niger, se trouve derrière le lancement du Fonds africain de la culture, dont le siège est à Bamako. Il en est le président discret, car il n’est pas là pour sa gloire personnelle, mais une tout autre ambition. Le credo de son institution à Ségou résume bien l’état d’esprit de l’African Culture Fund (ACF), qui s’est choisi une dénomination en anglais : « Évoluer d’une perception folklorique de la culture vers des industries culturelles ».
L’idée n’a pas seulement germé en 2017 lors d’une grande exposition aux Seychelles et des discussions entre Mamou Daffé avec les artistes de renom qui s’y trouvaient. L’objectif : que les grands aident à financer l'essor et la professionnalisation des « petits », des talents sans grands moyens.
Mamou Daffé est passé tout de suite à l’action : « Nous avons mobilisé de l’argent africain pour financer des projets sur le continent », explique-t-il. L’initiative est taillée sur mesure, et elle voit grand. « On ne parle de 2 000 euros par projet, mais d’un minimum de 10 000 euros qui permet de démarrer sérieusement une aventure professionnelle ».
En deux ans, plus de 3 millions d’euros levés
Deux ans plus tard, le résultat est parlant. Après un premier appel à projets e...