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Littérature: dans l’Érythrée imaginaire de Léonard Vincent

Léonard Vincent est journaliste au service Afrique de RFI, mais il est aussi romancier et essayiste. Entre roman et nouvelles, son nouveau livre, Les Hommes du ministère (Éditions Anamosa), explore la thématique du pouvoir et ses enjeux universels, à travers des personnages évoluant dans une capitale africaine contemporaine et résolument postcoloniale. Entretien.

RFI : Votre livre Les Hommes du ministère est divisé en trois parties. Chacune de ces parties peut être lue comme un récit autonome, même si elles sont liées les unes aux autres par leurs personnages et l’atmosphère communs aux trois récits. Alors, roman ou recueil de nouvelles ?

Léonard Vincent : Il est effectivement difficile de trouver un mot pour qualifier ce livre. On s’est même posé la question avec mon éditeur. Disons roman, parce qu’il y a une dimension romanesque dans les trois histoires qui composent ce livre, avec pour protagonistes trois hommes qui sont autant de clés pour entrer dans le cœur du pouvoir totalitaire que je décris : un ministre, un fonctionnaire (un agent du protocole), et le grand chef tout-puissant. Tout ce beau monde est raconté à travers le regard extérieur d’un narrateur qui est mon double, journaliste étranger en Afrique comme moi. On peut dire que c’est un roman sur le pouvoir. Quant à la forme éclatée du livre, elle tient aussi aux circonstances de son écriture. Je l’ai commencé en quittant la France pour le Maroc où j’ai été le correspondant de RFI, entre 2013 et 2014. J’ai écrit la première phrase du livre en arrivant au Maroc et j’ai terminé la rédaction quelques jours après mon retour en France, au terme d’un séjour marocain d’un an et des poussières. Le livre est évidemment empreint de l’exil que j’ai connu.

Quel était votre projet initial ?

Le projet initial consistait en fait à répondre à toutes les questions restées en suspens lors de l’écriture de mon premier ouvrage Les Érythréens (Payot, 2012). C’était un livre de journaliste, qui mettait en scène ma rencontre avec le peuple de l’Érythrée, à travers les traces que ces gens, qui vivent essentiellement en diasporas éclatées, laissent dans le monde. La tâche de raconter leurs histoires, que j'avais entreprise, m’avait laissé un goût d’inachevé. Il me semblait que l’écriture journalistique n’arrivait pas à restituer la profondeur et la complexité des témoignages de mes interlocuteurs, d’autant que certains d’entre eux avec qui j’étais resté en conta...   

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