Le Ghana et la Côte d'Ivoire ont lancé, le 12 juin, un ultimatum aux acheteurs de cacao : ils suspendent les ventes de la récolte 2020-2021 si elle n'est pas payée au minimum 2600 dollars la tonne. Quelle marge de manoeuvre ont ces deux pays pour imposer leur volonté ?
L'alliance, récente, des deux géants du cacao, plus de 60 % de la production mondiale, est un atout de taille. Le Ghana et la Côte d'Ivoire ont longtemps agi en concurrents. Ils encourageaient dès qu'ils le pouvaient la contrebande de part et d'autre de la frontière en faisant jouer les différences de prix au producteur.
Le traumatisme de 2016 a rapproché les deux champions africains
Ils ont commencé à collaborer après le plongeon des cours en 2016. Un séisme qui a secoué toute l'économie cacaoyère. Les organes de régulation, Cocobod au Ghana et Conseil du Café Cacao (CCC) en Côte d'Ivoire, sont exsangues. Ce dernier a dû éponger la dette des petits exportateurs ivoiriens qui avaient parié à la hausse et qui n'ont pas pu respecter leurs contrats de livraison.
Depuis, les deux frères ennemis du cacao collaborent enfin. Ils ont signé la Déclaration d'Abidjan le 26 mars 2018 dans laquelle, ils se sont engagés à harmoniser leurs politiques de commercialisation du cacao. Nous y sommes.
Marché favorable : production mondiale poussive et forte demande
Le contexte de marché est par ailleurs favorable à l'obtention du prix plancher demandé par la Côte d'Ivoire et le Ghana. Les cours mondiaux dépassent actuellement 2...