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Les Comores, une histoire mouvementée

Pour comprendre les enjeux politiques qui agitent les Comores dans la perspective du premier tour de l’élection présidentielle le 24 mars prochain, retour sur l’histoire politique mouvementée de l’archipel. 44 ans après la déclaration d’indépendance, le pays qui a connu de multiples coups de force, qui a été successivement « l’Etat comorien », la « République fédérale islamique des Comores » puis l'« Union des Comores », est un l’archipel toujours divisé, aujourd'hui appelé à ouvrir une nouvelle page de son histoire.

Situé entre l’Afrique et Madagascar, au nord du canal du Mozambique dans l’océan Indien, l’archipel comprend quatre îles : la Grande Comore, Anjouan, Mohéli et Mayotte qui, à la différence des trois premières, est administrée par la France. Cette composition est le résultat d’un accord en 1973 pour organiser une consultation pour l'indépendance du pays et donc de l'archipel, lors du processus de décolonisation.

Cette consultation est organisée le 22 décembre 1974. Le « oui » l'emporte à la majorité à l'échelle de l'archipel, si bien que le président du conseil du gouvernement de l'éqoque, Ahmed Abdallah, proclame unilatéralement l'indépendance des Comores le 6 juillet 1975. Il en devient le chef de l'Etat. Une dizaine de jours après cette proclamation, le président Abdallah demande aux forces militaires françaises de partir, ce qu'elles font.

Lors du dépouillement, une majorité de « non » ayant été décomptée sur l'île de Mayotte, elle restera sous administration française, ce qui est encore aujourd'hui source de contentieux entre la France et les Comores.

L’Etat comorien (1975-1978) : premier putsch des mercenaires

Certains leaders comoriens, dont Ali Soilih, en veulent alors beaucoup au président Abdallah pour sa prise d’indépendance qui complique les relations avec la France et ne respecte pas les termes de la consultation qui prévoyaient une indépendance accompagnée par celle-ci.

Début août 1975, une cinquantaine de mercenaires dirigés par Bob Denard (mercenaire connu pour ses interventions en Afrique) débarquent aux Comores et font un coup d’Etat qui porte Ali Soilih au pouvoir. Abdallah se réfugie en France et Soilih instaure un régime socialiste et indépendantiste.

Le 31 décembre 1975, le gouvernement français adopte une loi qui reconnaît que la Grande Comore, Anjouan et Mohéli ne font plus partie de la République française. Les relations entre Paris et les Comores se tendent et Mayotte réaffirme, par un vote en février 1976, son attachement à la France.

La mosquée principale de Moroni, Comores. © RFI/Anne Cantener

La République fédérale islamique des Comores (1978-2001) : assassinats et coups de force en série

Premier rebondissement le 13 mai 1978 : le mercenaire Bob Denard renverse le président Ali Soilih qui est retrouvé mort dans son bureau. Le 23 octobre, Ahmed Abdallah revient en triomphateur et il est élu (bien que seul candidat) président de la République fédérale islamique des Comores. Bob Denard reste à ses côtés et crée une garde présidentielle de plus de 600 hommes qui contrôle le pays. Le régime devient totalitaire. En 1982, le président Ahmed Abdallah dissout tous les partis politiques et crée un parti unique : l’Union comorienne pour le progrès. Malgré cela, le parti d’opposition de Moustafa Cheikh, le Front démocratique, te...   

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