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En Guinée-Bissau, des législatives pour sortir de la crise

Les élections législatives prévues dimanche 10 mars doivent permettre à la Guinée-Bissau de tourner la page d’un passé agité. Ce scrutin, qui devrait être suivi d'une élection présidentielle et d’une normalisation des institutions, pourrait ouvrir la voie à une levée des sanctions internationales imposées au pays depuis le dernier coup d’Etat militaire, en 2012. Des législatives aussi pour sortir de la crise politico-militaire qui perdure depuis l’éviction du premier ministre Domingos Simoes Pereira par le président José Mario Vas en août 2015.

Situé entre le Sénégal et la Guinée, la Guinée-Bissau est une ancienne colonie portugaise qui a accédé à l’indépendance à la suite d’une longue guerre de libération. En 1956, Amilcar Cabral et Rafael Barbosa fondent clandestinement le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC). En 1961, ce mouvement engage une lutte armée contre les Portugais jusqu'à contrôler la majeure partie du pays en 1968. Amilcar Cabral, surnommé le « Che » africain (en référence au « Che Guevara » à Cuba) est assassiné à Conakry (Guinée) en 1973. La même année, le 24 septembre 1973, le PAIGC déclare l’indépendance de la Guinée-Bissau, qui est reconnue par les Nations unies. Le 10 septembre 1974, le Portugal, après la révolution des Œillets et la chute de la dictature de Marcelo Caetano, reconnaîtra officiellement l’indépendance de la Guinée-Bissau.

Amilcar Cabral, le fondateur du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap Vert (PAIGC), le 22 octobre 1971. Il est mort assassiné le 20 janvier 1973. © LEHTIKUVA / AFP

Coups d’Etat, assassinats et tentatives démocratiques

A la proclamation de l’indépendance, Luis Cabral, le demi-frère d’Amilcar Cabral, devient le premier président du jeune Etat. Mais en 1980, il est renversé par un coup d’Etat mené par le Premier ministre Joao Bernardo Vieira qui dirige un gouvernement provisoire de 1980 à 1984 à l’issue duquel il est reconduit par l’Assemblée nationale à parti unique. Il cumule ainsi les fonctions de chef de l’Etat, chef du gouvernement et commandant des forces armées. Après de multiples tentatives de coup d’Etat et l’exécution de son vice-président pour trahison, il se fait réélire à l’occasion des premières élections présidentielle et législatives multipartites organisées dans le pays en 1994. A l’issue de son mandat en 1998, il refuse d’organiser de nouvelles élections. Une junte militaire menée par le général Ansoumane s’oppose au président et engage le pays dans une guerre civile. Après ce rapport de force, la junte renverse le président en mai 1999 et l’oblige à s’exiler.

En février 2000, de nouvelles élections sont organisées et portent au pouvoir le candidat de l’opposition Kumba Lalà. Le pays, dévasté par la guerre, est sinistré économiquement et les institutions démocratiques peinent à fonctionner normalement face au poids de l’armée. Un nouveau coup d’Etat en septembre 2003, mené par le général Verissimo Seabra Correia, renverse Kumba Lalà. L’année suivante, le général est assassiné par des soldats mutins de retour du Liberia. L’ancien président ...   

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