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Analyse

L’impérieuse nécessité de réprimer sévèrement le trafic des humains

En décembre dernier, plus d’une centaine de femmes ont été arrêtées dans une maison située à Buterere. Elles allaient être vendues à l’étranger mais par pudeur ou euphémisme certains préfèrent dire qu’elles partaient aux pays du Golf pour y travailler. Face à ce problème du trafic des êtres humains comment réagir ?

Selon l’article 4 de la loi  numéro 1/28 du 29 octobre 2014 portant prévention et répression des traites des personnes, l’expression « traite des personnes » désigne le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil des personnes, par la menace ou le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude, tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité, ou par l’offre ou l’acceptation de paiements ou d’avantages pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre, notamment l’autorité parentale ou morale, aux fins d’exploitation. L’article 10 stipule que le coupable de traite des personnes est puni d’une servitude pénale de cinq à dix ans et d’une amende allant de 100.000 à 500.000 Fbu.

Pour Me Prime Mbarubukeye, représentant légal de l’Observatoire national pour la lutte contre la criminalité transnationale (L’ONLCT: Où est ton frère?), les peines et les amendes que cette loi prévoit ne sont pas du tout sévères et ne sont pas de nature à décourager les auteurs de ce crime, d’autant plus que le trafic des humains est un business générant plusieurs millions de dollars. 

Des trafiquants puissants 

Le 14  décembre 2020, la police burundaise a démantelé un réseau de trafiquants d’êtres humains au quartier Miroir dans la zone Buterere. Les trafiquants opéraient sous la couverture d’une société nommée « Culinary training Agency Burundi ». Ce jour-là, l’ONLCT avait vivement salué ce geste. Mais cette joie a été de courte durée. Me Mbarubukeye fait remarquer que les femmes appréhendées, ont fini par partir en petits groupes, non pas par voie aérienne, mais par voies terrestres inhabituelles, en passant par l’Est et le Sud du Burundi. « Selon nos sources, la plupart de ces femmes ont clandestinement transité par Gahumo (côté Cankuzo), Gisuru (côté Ruyigi) et Mabanda du côté Makamba, avant de prendre un avion via les pays de transit de la sous-région, notamment la Tanzanie, l’Ouganda et le Kenya, pour s’envoler vers la même destination, à savoir le Golfe arabe », regrette le responsable de l’ONLCT. 

S’exprimant dans les colonnes du journal Iwacu, le porte-parole de la police avait pourtant indiqué que presque toutes les 101femmes avaient regagné leurs familles, exception faite de celles qui étaient impliquées de près dans cette affaire.

Me Mbarubukeye pense que la précarité des familles burundaises facilite la tâche aux trafiquants. En leur faisant miroiter un salaire d’un million de Fbu, les victimes s’empressent d’accepter et de suivre les malfrats. « Il faut que le gouvernement mette en place rapidement un dispositif efficace et que la Direction de la Promotion de l’Emploi des Migrants au Burundi puisse commencer à travailler effectivement. », estime le représentant légal de L’ONCLT. D’après lui, c’est cette direction qui doit s’occuper du recrutement de la main-d’œuvre, des accords de coopération et d’échange de main-d’œuvre entre le Burundi et les pays de destination des travailleurs migrants burundais en mettant en avant leur protection juridico-sociale.

Selon les statistiques de l’ONLCT compilés dans son rapport annuel de 2020, plus de 303 femmes, filles et enfants seraient tombées dans les mains de trafiquants.

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