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ECONOMIE

Les prix des produits de première nécessité restent toujours accrochés très haut au Burundi

Depuis plus d’un mois, le gouvernement du Burundi avait mis fin à des restrictions barrant l’importation de maïs, farine, sucre et du ciment pour atténuer leur pénurie sur le marché. Malgré cela, certains de ces produits sont encore rares et leurs prix sont encore élevés.

Ce lundi 10 octobre 2022, il est 11 heures. Nous sommes au marché de Kinama situé en commune Ntahangwa de la capitale économique Bujumbura. La hausse du prix des produits de première nécessité se remarque sur le marché. Le riz et haricots sont les principales céréales dont les prix augmentent de façon exponentielle. L’augmentation du prix du haricot est comprise entre 300 et 500 BIF en moins d’une période d’un mois. Le prix du riz de dernière qualité est fixé à 2800 BIF.

Jean Marie Bukuru, un commerçant du marché de Kinama, fait savoir qu’il s’approvisionne à l’intérieur du pays à un prix élevé. Il explique la hausse des prix par le coût de transport qui devient de plus en plus difficile. Mais avec la disponible du carburant dans les stations-services, que le prix des haricots va baisser. Il précise qu’il gagne 50 BIF et d’ajouter que le prix est fixé en compte du coût d’achat. Il indique que le prix d’un kg de haricot de la variété Kirundo est passé de 1200 à 1600  BIF. Celui de la variété Kinure est passé à 1450 à 1700 BIF. Un kg de la variété jaune est passé de 2200 à 2400 BIF.

Les graines de maïs visées par cette mesure ne s’observent pas sur le marché. Les anciens importateurs de graines de maïs font savoir qu’ils ont investi leur argent dans d’autres produits après la mesure de suspension des importations de grains et farine de maïs en 2021. Ils espèrent qu’ils vont relancer les activités suite à cette nouvelle mesure. Pour le moment, un kg de graines de maïs hybrides s’obtient à 1900 BIF. Les graines de maïs de l’ancienne variété, un kg s’achète à 1800 BIF.

Les consommateurs soulignent également qu’il y a les administratifs impliqués dans le commerce. Et par conséquent, ils ne pointent pas le doigt aux spéculateurs en vue de protéger leurs affaires. Or ils n’avaient pas le droit d’exercer le commerce. S’indignent les consommateurs.

Selon l’article 12 alinéa 1 /03 du 31 janvier 1989 fixant le régime des incompatibilités attachées aux fonctions d’agent ou mandataires publics et les modalités du contrôle de l’origine licite de leurs biens, stipule qu’il est interdit à tout agent ou mandataire public d’exercer à titre professionnel une activité privée lucrative de quelque nature que ce soit.

A lire : Burundi : la BRB réautorise la circulation libre des devises

Les vendeurs ne mentionnent pas sur la facture le prix exact payé par les acheteurs 

« La situation est pareil pour le cas du ciment. Les stocks de différents dépôts où il est vendu sont vides. Là où il est disponible, les vendeurs ne mentionnent pas sur la facture le prix exact payé par les acheteurs. Le prix officiel du ciment est de 24500 BIF par sac de 50 kg. Ce prix n’est pas respecté car il s’achète pour le moment à 37000 BIF et plus. Mais, on mentionne sur le reçu de paiement qu’il est vendu à 24500. Le prix du ciment importé se vend à 45 000 BIF par sac de 50 kg », a indiqué un acheteur sous couvert d’anonymat croisé au marché de Kinama 

C .N, un importateur du ciment, explique que la pénurie du ciment est liée aux commerçants détaillant qui font des spéculations afin de trouver la marge bénéficiaire élevée. L’autre cause est que la demande de ces produits est élevée pour la période de la saison sèche où certaines personnes préfèrent construire leurs maisons. Et d’ajouter que le prix va chuter au mois de novembre. Ces derniers demandent au gouvernement de mettre en place des sanctions sévères aux récalcitrants et faire un contrôle rigoureux sur le marché, en vue de lutter contre toute manœuvre de spéculation.

Le 6 septembre 2022, le ministère du commerce, du transport, de l’industrie et du tourisme a autorisé l’importation de certains de ces produits difficiles à trouver sur le marché du Burundi. Mais depuis la mise en place de cette mesure, aucun changement au niveau du prix de ces produits de première nécessité ne s’est observé sur le marché.

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Pacifique Gahama

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