Le taux de déforestation au Burundi s’élève actuellement à 9 % contre 7% de la reforestation. Cette différence serait liée à la démographie, au manque de bois de chauffage, les braconniers, l’exploitation anarchique de parcs et forêts et l’absence des textes des lois protégeant l’environnement.
Innocent Banirwaninzigo, président de l’association « Ensemble pour la protection de l’environnement », fait savoir que la déforestation est l’un des causes majeures de la désertification et de la sécheresse. Les conséquences sont énormes sur les différents domaines de la vie de la population. Notamment dans le secteur de l’économie, de la santé, de l’éducation et de l’agriculture.
« Si les Burundais ne changent pas de comportement et de mode de vie, des signaux nous montrent que nous tendons vers la désertification », prévient Innocent Banirwaninzigo.
Le couvert forestier au Burundi est actuellement estimé à 173250 ha. Il couvre les parcs et les réserves naturelles. Ce dernier est menacé par l’exploitation anarchique. M. Banirwaninzigo fait référence au parc de la Ruzizi où une partie est exploitée comme cimetière « cimetière de Mpanda ». Une partie de ce parc, réservée aux palmiers, est réduite par l’intensification du cimetière alors que cette espèce végétale se retrouve uniquement au Burundi.
De la création, le parc de la Ruzizi se trouve dans une étendue de 10.000 ha, mais actuellement il s’étend que sur 5.992 ha.
De la menace des braconniers
Innocent Banirwaninzigo affirme que les parcs et réserves naturelles sont menacés par les braconniers. Les stratégies utilisées pour les sauvegarder ne sont pas adéquates à l’heure actuelle. A part que les gardiens sont moins nombreux par rapport aux superficies, ils utilisent aussi des outils rudimentaires au détriment des armes à feu et aux lances pierres des braconniers.
Le président de cette association œuvrant dans la protection de l’environnement, explique que la ville de Bujumbura et de Gitega utilisent du charbon de bois plus que d’autres villes du pays. L’étude montre que si rien n’est fait, d’ici 15 ou 20 ans, il n’y aura pas de couvert forestier. Cela signifierait que sans les forêts, le Burundi sera transformé en désert.
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M. Banirwaninzigo interpelle la population burundaise à préserver les parcs et forêts qui sont toujours disponibles. Il rappelle que l’homme ne peut pas vivre sans les ressources naturelles que ce soit l’eau, l’air, les animaux, les végétaux mais au contraire l’eau, les arbres peuvent continuer à exister sans l’homme.
Diomède Mujojoma, Coordonnateur National AYEI-Burundi fait savoir qu’au Burundi 77 % de la population utilisent le charbon de bois comme source d’énergie. La consommation des énergies conventionnelles (hydrocarbures, électricité, gaz naturel) reste faible respectivement 19% et 4 % Hydrocarbures et Electricité.
Des solutions sont proposées dans la lutte contre la désertification et la sécheresse
Pour lutter contre la désertification, des moyens sont proposés, comme la mise en place d’une agriculture durable qui n’épuise pas le sol. Une bonne irrigation des terres et la sauvegarde des forêts.
Une des solutions envisagées par A&D Enterprise, AYEI et ASEPE dans la lutte contre la déforestation à la recherche du bois de chauffe et du charbon de bois est la mise en place d’un autre moyen de cuisson respectueux de l’environnement à travers la gestion des déchets de nos villes ,les plastiques en une matière qui nous aide à cuisiner, les déchets ménagers par l’aménagement d’unités de biogaz.
Armel Munezero, président de l’A&D indique que dans le but de protéger l’environnement, il a mis en place des brasiers qui utilisent de l’huile de l’éthanol. Pour lui, avec 1 ,5 l de l’éthanol, on peut préparer le repas de haricot pendant trois jours et reste 400 ml. L’éthanol utilisé est moins cher que le charbon de bois utilisé dans les ménages.
L’éthanol n’a pas d’effet sur l’environnement. Il est fabriqué à partir des déchets et des ordures collectés dans les ménages de la ville de Bujumbura.
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Pacifique Gahama