Alors que la lutte contre les sachets non-biodégradables vit ces beaux jours, la situation est toute autre pour les bouteilles en plastique. Et cela au moment où la responsabilité de collecte et de recyclage de ces bouteilles incombent aux entreprises fournisseurs. Où est-ce que ça cloche ? Pourtant, il existe des solutions simples et pratiques pour débarrasser la nature de ces bouteilles nuisibles à l’environnement.
Le Burundi a pris conscience du danger de l’usage abusif du plastique. La loi est claire. L’article 7 du décret n°100/099 du 08/08/2018, portant interdiction de l’importation, de la fabrication, de la commercialisation et de l’utilisation des sachets et d’autres emballages en plastique stipule que « les déchets en plastiques, y compris les bouteilles et les flacons en plastiques sont retournés chez les fournisseurs qui en assurent le stockage, le recyclage ou la valorisation ». Cependant, sur terrain, la réalité est toute autre.
Là où le bât blesse
Il est 10h 28’. Sous un ciel légèrement nuageux, nous décidons de faire une petite tournée dans la ville de Gitega pour voir ce qu’il en retourne. Lors de cette tournée qui nous a mené dans les quartiers de Magarama, Musinzira, Yoba et Nyamugari impossible de faire cinq mètres sans voir une bouteille en plastique par terre. De grosses bouteilles en plastique d’eau minérale estampillées Kinju et Sangwe aux moyennes bouteilles Aquavie des boissons gazeuses de la société liquids en passant par les toutes petites bouteilles de Karibu et akuki de l’entreprise Imena,…le plastique pullule dans les rues et les caniveaux de ces quartiers.
Et du coup, des questions trottent dans ma tête. Où sont les entreprises « pollueuses » ? Que font-elles pour récupérer et recycler les bouteilles usagers comme l’exige la loi ? Pourquoi l’article 36 de la loi n°1/02 du 26 mars 2012 portant Code de l’eau au Burundi n’est pas mis en application via le principe « pollueur-payeur » ? Seule l’entreprise « Liquids » a lancé un programme de recyclage de ces bouteilles, mais le programme n’est pas encore fonctionnel. Que faire ?
Trois alternatives simples pour résoudre le problème des bouteilles en plastique
Pour rectifier le tir et arriver à « zéro plastique » au Burundi, Jean Nirera, étudiant en faculté de l’environnement à l’université polytechnique de Gitega nous propose trois alternatives.
De un, ces industries/entreprises devraient emboîter le pas à la Brarudi où à Fruito qui utilisent des bouteilles en verre. De deux, ces entreprises devraient imiter le système de collecte des bouteilles de la Brarudi où il faut apporter une bouteille vide pour avoir une boisson. De trois, il faut par exemple augmenter de 150 BIF le prix d’achat d’une bouteille. Cette somme serait remise au consommateur une fois qu’il aura acheminé la bouteille au centre de collecte.
La loi est claire certes, mais sa mise en application revient toujours aux pouvoirs publics et aux entreprises concernées. En attendant, le combat nous concerne tous, sinon, la lutte contre les emballages non-biodégradables est un combat perdu d’avance.