Dans la région de la Communauté d’Afrique de l’Est, l’accroissement du terrorisme, de la criminalité transnationale organisée, de la contrebande et du trafic suscite une préoccupation croissante parmi les responsables des migrations des pays voisins. Face à cette situation, ces responsables se sont rencontrés à Bujumbura, la capitale économique du Burundi, du 25 au 26 janvier, afin de discuter de la situation et de définir des actions communes pour contrer ces défis croissants.
À Bujumbura, du 25 au 26 janvier 2024, l’une des salles de l’Hôtel Club du lac Tanganyika est décorée en bleu foncé, couleur de l’OIM. Les drapeaux de l’OIM et de l’EAC flottent dans la salle, pleine de délégués des pays membres de l’EAC, pour la conférence régionale sur les migrations et la gouvernance des frontières. En tant que champion des migrations sûres, l’OIM s’inquiète de la persistance de la vulnérabilité des migrants en situation irrégulière, d’où son soutien à cette initiative de l’EAC.
« Depuis l’Afrique de l’Est et les Grands Lacs, nous constatons la vulnérabilité, en particulier le long de la route sud vers l’Afrique du Sud, un flux qui retient encore peu d’attention », souligne Vijaya Souri, Cheffe de mission de l’OIM au Burundi, dans son discours lors des cérémonies d’ouverture de la conférence.
Andrea Aguer Ariik Malueth, Secrétaire Général Adjoint de l’EAC en charge des secteurs des infrastructures et de la politique, souligne la nécessité de mener des recherches pour mettre en lumière les avantages de l’intégration régionale, tant sur le plan économique que dans la prévention des crimes organisés et du terrorisme.
Recommandations cruciales de la conférence régionale
Facilitant les discussions, Maroellino N RamKishun, spécialiste en migration et gouvernance des frontières du bureau régional de l’OIM pour l’EAC et la Corne d’Afrique, rappelle qu’avec l’adhésion de la République démocratique du Congo (RDC), l’EAC touche à la fois l’océan Indien et l’océan Atlantique, créant ainsi des opportunités économiques et une vulnérabilité aux crimes si les frontières ne sont pas gérées de manière harmonieuse.
À la suite d’un travail marathon de deux jours, la conférence a recommandé au secrétariat de l’EAC de renforcer la capacité des forces de l’ordre, des agents frontaliers et des communautés frontalières pour détecter et combattre la criminalité organisée transfrontalière, y compris l’échange d’informations. Les participants demandent également à l’EAC de procéder à une évaluation continue de la mise en œuvre de ses politiques et activités dans le secteur de la paix et de la sécurité à travers ses États membres, y compris la RDC.
Dans un rapport de sept pages sanctionnant la conférence, les États membres sont invités à renforcer les comités de gestion des frontières en tant que plateformes pour un échange d’informations efficace entre les parties prenantes, en impliquant les communautés par la collaboration afin de recueillir des informations précieuses. Ces États doivent également investir dans la modernisation des infrastructures des postes transfrontaliers et former leurs agents de douane et d’immigration.
Il est à noter que cette conférence se tient au moment où la RDC fait face à des combats violents contre le M23, un mouvement armé soutenu par le Rwanda selon des sources onusiennes, et que les forces militaires de l’EAC (EAC-RF) ont échoué à rétablir l’ordre.
Eric Niyoyitungira.