En Centrafrique, le ministre des Finances a déclaré que la situation de la trésorerie de l’État s’annonce « très préoccupante ». Ces propos ont été tenus ce mardi 3 mai lors de la réunion de cabinet du ministère. Certains appuis budgétaires extérieurs attendus n’ayant pas été décaissés, des efforts vont donc devoir être réalisés. Des coupes de 40 à 60% vont être faites dans certains ministères, a-t-il été précisé. Des annonces qui interrogent notamment chez les fonctionnaires.
« Depuis cette annonce, on a la pression de tous les côtés », confie ce responsable syndical. Son téléphone ne cesse de sonner depuis hier. Plusieurs représentants des travailleurs publics affirment attendre des clarifications sur les contours et les secteurs qui seront touchés par les coupes budgétaires. Et espèrent des concertations.
Car si les efforts budgétaires peuvent être faits à différents niveaux dans les finances publiques, les fonctionnaires ont souvent payé les pots cassés au cours des crises dans le pays. Que ce soit sous le président Patassé, Kolingba ou Bozizé, les salaires des fonctionnaires ont souvent été suspendus ; certains agents de l’État ont cumulé jusqu’à plus de deux années d’impayés.
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Je pense que c’est un chemin de l’indépendance que vous êtes en train de nous apprendre, et ça n’inquiète personne…
Pour Serge Djorie, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, cette situation économique n’inquiète personne
Le recouvrement d’une grande part de ces arriérés a été engagé par le président Touadéra, avec le soutien de partenaires internationaux. Mais les annonces du ministère des Finances ont réveillé des craintes chez ces fonctionnaires.
La Banque mondiale, de son côté, assure rester engagée à aider la République centrafricaine à mettre en œuvre des réformes visant à renforcer la gestion financière et l’environnement réglementaire.