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Éthiopie: l’ONU va pouvoir se rendre dans le Tigré pour porter assistance aux civils

En Éthiopie, il aura fallu attendre un mois de conflit avant que le Tigré ne s’ouvre enfin aux humanitaires. Et encore… toute la province ne sera pas accessible.

Avec notre correspondant à Addis-Abeba,  Noé Hochet-Bodin

Pour le moment, l’accord signé permet aux Nations unies de se rendre uniquement dans les zones sous contrôle gouvernemental. Ce n’est pas assez, estime Saviano Abreu, du bureau des affaires humanitaires de l’ONU. « L’accord est signé avec le gouvernement fédéral mais évidemment nous travaillons dur pour pouvoir aider toutes les personnes en besoin dans toute la région, et donc de ne pas se cantonner seulement aux zones contrôlées par le gouvernement. »

Malgré la signature de l’accord, aucune date n’est encore prévue pour le premier convoi. « Nous discutons avec le gouvernement et les autres acteurs du conflit pour que cet accord se matérialise le plus tôt possible et que l’on puisse délivrer notre aide aux personnes vulnérables. »

En effet, environ la moitié des cinq millions de Tigréens seraient en besoin d’assistance humanitaire selon l’Unicef. Des informations difficiles à obtenir à cause du black-out des télécommunications sur la région.

« La dernière fois que nous avons pu parler avec nos camps de réfugiés au Tigré, ils n’avaient plus de nourriture, ni d’essence et ne pouvaient plus distribuer d’eau aux réfugiés… C’est une grande préoccupation pour nous, et nous faisons tout pour éviter une catastrophe dans la région. »

Autre inquiétude, les hôpitaux tigréens débordent de blessés mais manquent de médicaments. Des camions remplis de médicaments et de nourriture sont prêts à prendre la route depuis Addis-Abeba vers le Tigré, à 700 km plus au nord. Reuters assure en outre que quatre humanitaires auraient perdu la vie au Tigré.

Ahmed veut impulser un retour progressif à la normalité

Dans la capitale fédérale, le Premier ministre Abiy Ahmed s’est quant à lui, efforcé de montrer, mercredi 2 décembre, que la situation était redevenue normale.

Il a changé de sujet dans son apparition quotidienne. Cette fois, il a rencontré les partis politiques autorisés et des organisations de la société civile pour parler des élections initialement prévues l’été dernier et reportées à l’année prochaine. Puis les festivités de la Journée des Nations, Nationalités et Peuples d’Éthiopie, le 8 décembre, ont été annoncées. Et cinq journalistes, arrêtés durant le conflit, ont été libérés.

S’agissant de la province dissidente du Tigré, quelques communiqués se sont aussi succédés. D’abord le gouvernement a fait savoir que l’ancienne présidente de la chambre haute du Parlement fédéral, Keria Ibrahim, dirgeante du TPLF, s’était « rendue aux autorités ». Son nom figurait sur la liste des dirigeants tigréens recherchés pour « sédition ».

Une administration a été nommée pour la ville de Shire. Les communications téléphoniques ont été rétablies dans quelques localités du Tigré sous le contrôle des autorités fédérales. Et à Dansha, une ville du territoire disputé du Wolkait, une imposante manifestation d’Amharas a eu lieu pour célébrer la défaite des Tigréens, sous de nombreux drapeaux débarrassés de l’étoile à cinq branches, qui avait été ajoutée après la chute du dictateur Mengistu.

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