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Guinée: les commerces rouvrent, avec des prix à la hausse

Les activités ont été fortement perturbées depuis l’élection, notamment sur les marchés, et les prix s’en ressentent.

 

Avec notre envoyée spéciale à Conakry,  Charlotte Idrac

Assis sur un banc au marché Taouyah, Moussa attend les clients. Ce commerçant vend « un peu de tout » dit-il, des ampoules, de l’anti-moustique… Après dix jours de fermeture, il vient juste de rouvrir sa boutique. « On était coincés à la maison, sans pouvoir vendre. On vit au jour le jour. Il faut que l’État nous donne des garanties. » Il n’a pourtant rouvert qu’une seule porte de sa boutique. « On a la peur au ventre. Peur de ce qui pourrait arriver. »

Après la paralysie de ces derniers jours due aux violences, le quartier a retrouvé un peu d’animation. Mais Abdoulaye Barry, vendeur de produits pharmaceutiques, a gardé porte close. Il n’a pas pu s’approvisionner au grand marché Madina de Conakry. Et comme il le dit, « si là-bas c’est fermé, la Guinée est fermée ».

Conséquence de ces difficultés d’approvisionnement : le prix de certains produits de première nécessité ont augmenté, notamment celui du pain. Cette jeune femme revend des demi-baguettes, elle tente d’expliquer à ses clients qu’elle n’y est pour rien. « Avant c’était quatre pour 5000 [francs guinéens], maintenant c’est trois pour 5000. Les clients ne viennent plus. Il n’y a plus de farine. C’est pour ça qu’on a dû augmenter le prix. »

Juste à côté, le prix du pot de riz a doublé par rapport à la semaine dernière, de 2500 à 5000 francs guinéens, un peu de moins de 50 centimes d’euros. « On se débrouille comme on peut », murmure la vendeuse.

Pour l’UE, « des interrogations demeurent »

À noter que la connexion internet a été rétablie mardi 27 octobre sur le réseau Orange Guinée, principal opérateur du pays. Elle était inaccessible depuis vendredi dernier.

Dans un communiqué, l’Union européenne « prend note de l’annonce des résultats provisoires par la commission électorale ». Mais elle estime que « des interrogations demeurent quant à la crédibilité du résultat, notamment en ce qui concerne la remontée des procès-verbaux et le décompte final des votes ».

La commission électorale a déclaré le président Alpha Condé vainqueur dès le premier tour de la présidentielle du 18 octobre, mais son principal opposant Cellou Dalein Diallo conteste ces chiffres. Le bras de fer a provoqué des violences meurtrières dans le pays : au moins 21 morts selon le gouvernement, une trentaine d’après l’opposition. Plusieurs quartiers en périphérie de Conakry ont été bouclés par les forces de défense et de sécurité.

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