Le HCR est inquiet de la situation sécuritaire en République Démocratique du Congo. L’Est de la RD Congo reste en proie à des conflits armés. Ce qui fait que des milliers de congolais affluent vers le Burundi. En effet, la construction d’un 6e camp est toujours une option pour héberger les nouveaux venus. L’insécurité dans ce pays ne garantit pas encore le retour de réfugiés congolais vivant au Burundi.
Brigitte Mukanga ENO, représentante adjointe du HCR au Burundi a dénoncé lors d’un briefing tenu ce lundi au CINUB sur les activités du HCR au Burundi, l’insécurité dans l’Est de la RDC. La situation sécuritaire en République Démocratique du Congo ne garantit pas jusqu’à maintenant le rapatriement des réfugiés congolais.
« Il est impérativement impossible actuellement de rapatrier ces réfugiés, car la situation sécuritaire de la RDC continue à se dégrader du jour au jour », a-t-elle expliqué. Mais elle espère qu’un jour la paix dans ce pays reviendra et qu’ils pourront peut-être rentrer.
Selon les données du HCR mise à jour le 09 novembre, 97,8% des réfugiés et demandeurs d’asile au Burundi, soit plus 82 400, sont en provenance de la RDC. Les 2,2%, soit 1787 sont ceux des autres nations. Pour Mme Mukanga, les effectifs des réfugiés et demandeurs d’asile congolais pourraient augmenter si les conflits armés persistent.
Les principales solutions durables
Trois solutions sont toujours possibles pour qu’un réfugié se sente en sécurité. A part le rapatriement qui est pour le moment impossible, il y a aussi la réintégration et la réinstallation.
Les réfugiés vivant au Burundi depuis plusieurs années, peuvent accéder au programme de réintégration. Mais les problèmes des terres au Burundi ne permettent pas la mise en œuvre de ce programme.
La réinstallation est la dernière solution selon le HCR. Ce programme consiste à transférer un réfugié vers un autre pays tiers qui préalablement accepte de l’accueillir. Malheureusement, dit le HCR, cette option reste limitée. 543 réfugiés sont partis pour la réinstallation depuis le mois de janvier sur un effectif de 3000 personnes prévu l’année 2021. Le HCR dénonce l’avènement de la COVID-19 et l’insuffisance du budget.
Le gouvernement burundais, le HCR et ses partenaires apportent depuis des années les services de protection et d’assistance nécessaires aux réfugiés. Ils leur offrent les programmes d’éducation et de subsistance leur permettant de vivre dans le pays d’asile.
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La délocalisation des réfugiés urbains pour les camps
Plus de 32 000 des réfugiés, demandeurs d’asile et apatrides sont urbains. Soit 38 % de l’effectif total des réfugiés, demandeurs d’asile et apatrides au Burundi. En analysant ces chiffres, il est carrément impossible de mettre tous les réfugiés dans les camps vu leurs capacités limitées.
« Les camps des réfugiés ne sont pas des prisons. Les camps des réfugiés sont des lieux de résidence, essentiellement pour les réfugiés qui n’ont pas les moyens de se prendre en charge », a déclaré Brigitte Mukanga. « Nous avons demandé de faire un briefing à l’assemblée nationale pour faire connaître les droits des réfugiés », a signalé la représentante adjointe du HCR.
Le 13 septembre dernier, les parlementaires Burundais ont invité le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique, Gervais Ndirakobuca, pour éclaircir certaines situations concernant la sécurité intérieure. L’un des points soulevés, était celui de la délocalisation des réfugiés urbains pour les camps.
Gervais Ndirakobuca avait rappelé aux députés lors de cette session que le Burundi est signataire des conventions sur les réfugiés. Ce qui lui revient donc de les respecter. Depuis 1969, le Burundi est signataire et a ratifié la convention de l’OUA régissant les aspects propres aux problèmes des réfugiés en Afrique.
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Willy Muhindo