Au Burundi, 8 % de femmes de 15-19 ans ont déjà commencé leur vie procréative, 6 % sont déjà mères et 2 % sont actuellement enceinte. Le pourcentage de femmes de 15-19 ans ayant commencé leur vie procréative est environ huit fois plus élevée dans la province de Ngozi que dans la province de Mwaro (15 % contre 2 %). Rapport sanitaire de l’Institut de statistiques et d’études économiques du Burundi(ISTEEBU) du 2016-2017. Le désir d’une découverte du sexe opposé est la cause, nous informent certaines adolescentes échangées avec J.A et confirmée par l’Association des Mamans Célibataires qui militent pour leurs droits et en ajoutant surtout le manque d’informations sur la sexualité (Sujet tabou au sein des familles).
Parmi ces jeunes filles, certaines sont exclues de l’école et d’autres abandonnent d’elles même. Rejetées par leurs parents et leurs communautés : au nom de la moralité publique. Sont appelées les filles-mères ou mères célibataires.
Au Burundi sont ostracisées, surtout les jeunes filles issues de familles démunies. Le malheur ne vient pas tout seul, elles sont encore abandonnées par les présumés auteurs.
Soucieuse de la situation, Pamela Mubeza, s’est retrouvée elle-même mère célibataire, a fondé en 2007 l’association des mamans célibataires, basée à Bujumbura. Elle intervient notamment dans les quartiers défavorisés comme ceux de kinama, kinyangonge en commune Ntahangwa.
L’Association des mamans célibataires s’efforce de réinsérer ces mères en détresses dans la société à Bujumbura, la capitale burundaise.
L’Ignorance à la matière de la santé sexuelle et reproductive est à la base
« Dans ces zones pauvres, les femmes ont encore moins d’accès à l’information concernant la santé sexuelle et reproductive qu’ailleurs. Ces femmes sont des jeunes adolescentes souvent manipulées voire violées par des motocyclistes qui viennent en premier lieu, leurs tuteurs, leurs copains et leurs camarades de classe.
Au Burundi, les femmes qui tombent enceintes hors mariage sont considérées comme des femmes de petite vertu. Elles sont exclues de l’école et du domicile, elles sont tuées socialement. Ces femmes se retrouvent dans la rue, avec leurs enfants. Pour survivre, certaines sont obligées de se prostituer. »
La réinsertion et l’obtention de leur dignité
Une lutte qui ne pas assez facile vu les moyens que dispose cette ONG, mais elle essaye d’organiser des ateliers, avec des psychologues dans les milieux scolaires afin de convaincre les enseignants pour leur réintégration scolaire. L’année dernière, nous sommes parvenues à ré-scolariser 40 adolescentes. Signale Pamela Mubeza
L’association paye pour ces femmes une petite nounou qui s’occupe de leurs enfants pendant 2 ans afin que ces dernières puissent un peu récupérer.
Dans les quartiers pauvres, les femmes n’ont pas les moyens de s’acheter des serviettes hygiéniques. Le paquet coûte autour de 2 000 francs burundais [environ un euro]. Il y a des adolescentes qui demandent de l’argent à leurs copains pour les acheter, et ces derniers en profitent pour leur réclamer des faveurs sexuelles. Nous essayons d’intervenir afin que ces jeunes filles ne soient pas des proies.
Tous les trois mois, nous distribuons des serviettes hygiéniques dans nos locaux, environ 1 500 pièces, pour aider ces femmes à devenir autonomes.
C’est très important, car les femmes qui ont leurs règles n’osent pas sortir de chez elles et, accablées par la honte, les adolescentes ne se rendent pas à l’école. En plus, elles utilisent en substitut une multitude de produits nocifs comme les sachets plastiques, les chiffons, le papier, les herbes, qui peuvent provoquer des infections vaginales.
La décision prise par le Président de la République du Burundi de subventionner les soins de santé dispensés aux enfants de moins de 5 ans et les accouchements par le décret n°100/136 du 16 juin 2006.
Par Freddy bin Sengi