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SOCIETE

Alcool : parents alcooliques, enfance brisée

Les méfaits de l’abus de l’alcool ne détruisent pas seulement la vie du consommateur. Ils retombent aussi sur les enfants des parents alcooliques. Ceux-ci vivent avec des blessures qui cicatrisent difficilement. Qu’il s’agisse de la dépendance ou de la cuite d’une soirée, l’abus d’alcool a un effet dévastateur sur nous et nos proches. Témoignage.

C’est très paradoxalement au tour d’un verre, dans un bar du quartier qu’a germé l’idée de produire le présent article. Alors qu’on s’en jette une avec mon ami Elie (lui prend quand même une limonade), un homme se lève, perd son l’équilibre et tombe à nos pieds. Pris de pitié, Elie regarde cet homme imbibé d’alcool se trémousser par terre sans pouvoir se relever. Comme un flash-back, son histoire lui revient en mémoire. Il ne peut se retenir : « Voilà pourquoi j’ai décidé de ne jamais prendre d’alcool. Cet homme doit causer des dégâts. ». Il se sent obligé de me révéler : « J’ai été le fils d’alcoolique », dit-il.

Il m’apprend que son père était très replié sur lui-même. « Il était calme. Je pensais qu’il avait des problèmes et voulait se faire oublier. Il est mort d’une cirrhose de foie, à cause de sa consommation immodérée d’alcool », murmure Elie, un brin de regret dans la voix.

Des tensions et des disputes incessantes

Sa maman lui avait dit que son père ne dormait pas s’il n’avait pas bu.  Il avait besoin d’ingurgiter des quantités folles pour pouvoir avoir du sommeil. Souvent, il prenait un verre de trop et c’était le chaos à la maison. L’enfance d’Elie a été tout sauf un long fleuve tranquille, tout cela à cause de son alcoolique de père. « Le souvenir que je garde de mon enfance ? Je n’étais jamais à l’aise. Papa rentrait tous les jours après minuit.  Je me demandais toujours si on n’allait pas un jour recevoir un coup de fil annonçant qu’il avait eu un accident. Toute la famille était toujours en alerte. Pire encore, il ne s’occupait pas de lui-même. Il était sale et se tenait mal, ce qui me faisait honte quand je rentrais à la maison avec mes copains. Parfois, il allait jusqu’à chasser mes copains de notre maison. C’est ainsi que j’ai vécu mon enfance », raconte mon ami avant d’ajouter qu’entre ses parents c’était toujours des tensions et des disputes incessantes, sans parler du regard moqueur de l’entourage.

La souffrance, dénominateur commun de l’abus d’alcool

L’abus d’alcool a plusieurs conséquences sur la vie sentimentale, affective et sociale. Mais le dénominateur commun est la souffrance. La souffrance qu’on s’inflige soi-même et à sa santé, celle qu’on inflige aux siens et celle qu’on impose à la société. Pour revenir au seul aspect de la santé, l’alcool cause des maladies comme la cirrhose de foie (dont le père d’Elie est mort), le cancer, etc. Il réduit aussi considérablement l’espérance de vie.

Les conséquences peuvent également être d’ordre professionnel pour certains. On peut gâcher une carrière à cause d’un penchant trop prononcé pour l’alcool. Ici, je ne vous apprends sûrement rien, il y en a qui perdent leur boulot à cause de l’alcool. Mais sans doute que vous l’aurez compris, les enfants des alcooliques grandissent avec un traumatisme comme c’est le cas pour Elie. Son histoire est une parmi tant d’autres malheureusement. Des milliers de ménages vivent le calvaire à cause d’un parent soulard. Loin de nous l’idée de faire la morale, mais chers parents, buvez avec modération pour le bien de votre progéniture !

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