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CVR : la jeunesse ne devrait être victime des crimes qu’elle n’a pas commis

La CVR veut que les crimes faits dans la crise de 1972 pèsent sur les gens qui les ont commis

L’ethnie ne tue pas mais c’est la mauvaise gouvernance qui en est responsable, précise Pierre Claver Ndayicariye, président  de la Commission Vérité et Réconciliation. La CVR veut que les crimes faits dans la crise de 1972 pèsent sur les gens qui les ont commis. Les jeunes ont soif de quitter la globalisation ethnique, la solidarité négative, la victimisation et la criminalisation communautaire.

Les cérémonies de la clôture provisoire des enquêtes de crimes commis en 1972 en provinces de Muyinga et Kirundo se sont déroulées ce  weekend dernier à Kirundo.  Pierre Claver montre sa position dans le traitement des dossiers. En effet,  la CVR ne veut pas que les jeunes soient impliqués dans les dossiers qu’ils n’ont rien avoir.

M. Ndayicariye interpelle la population d’éviter ce qu’il appelle la criminalisation communautaire et la victimisation communautaire. Pour la CVR, la criminalisation communautaire est de souffrir des actes que vous n’avez pas accomplis. Tandis que la victimisation communautaire désigne des gens qui s’estiment victimes alors qu’ils n’ont même pas perdu quelqu’un dans la famille.

Cependant, en matière de droit pénal, chacun doit répondre  de ses actes accomplis et non les actes des autres.

En quoi repose le travail de la CVR ?

Le travail de la CVR repose sur deux concepts : la criminalisation et la victimisation communautaire.

La CVR vient de passer  cinq semaines de travail en province Kirundo et Muyinga,  d’exhumation combinée avec les auditions des témoins. Elle a travaillé dans toutes les communes de Kirundo et Muyinga. Les veuves, les orphelins et les anciens fonctionnaires de l’Etat se sont exprimés.

La crise dans cette région du nord démontre jusqu’à maintenant 157 victimes déjà exhumés à kirundo et plus moins 500 victimes à Muyinga.

A lire : Burundi- CVR : 12 643 restes humains, un peu, un trop

Trois catégories de victimes de la barbarie de l’année 1972

D’abord des intellectuels et des commerçants Hutus accusés de traîtrise. La seconde catégorie était de tueries des Hutus accusés d’être des sorciers ou de n’avoir pas payé l’impôt. La dernière catégorie est celle des Hutus venant de l’étranger.

A mwakiro, Six fosses communes de 1972 sont restées ouvertes ; elles n’ont pas eu de candidat à la mort. Enfin, à Giteranyi, une fosse commune a été vidée avec des restes humains de 36 victimes sur la colline Nzove, en zone Masaka.

  La particularité pour les deux provinces

Pour la province Kirundo, des fosses communes trouvés tout près du marché de Gasura contiennent en majorité de crânes sans les restes du corps. Les témoins oculaires disent que les restes étaient jetés dans la brousse où même dévorer par les animaux.

Pour la province Muyinga, la présence de perles trouvées lors de l’exhumation montre beaucoup de femmes commerçantes tuées. Sachant que la province de kirundo était un arrondissement de la province Muyinga.

Deux obstacles que la CVR rencontre pour les témoins oculaires

Les personnes ne donnent pas spontanément les témoignages suite aux intimidations des familles de présumés tueurs.

La CVR explique que les parents qui ont commis des actes en 1972, n’ont pas demandé  les avis de leurs enfants. Pour dire que les jeunes ne doivent pas être condamnés pour des actes qu’ils ne connaissent même pas. C’est pourquoi les jeunes sont interpellés au non globalisation ethnique pour consolider la paix et construire.

A lire aussi : Clôture provisoire des activités de la CVR en provinces de Muyinga et Kirundo

Par Blandon Uwamahoro

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