Dans la loi des Finances promulguée le 25 juin dernier, Gitega prévoit que la bière, le carburant et le sucre apporteront plus de 265 milliards de BIF dans les caisses de l’Etat. Cela représente 14,7% de son budget contre 11, 7% il y a 3 ans. A quoi devrait-on s’attendre ? Analyse.
Le budget de l’Etat pour l’année 2021/2022 est désormais connu. Le président de la république a promulgué la loi qui le fixe le 25 juin dernier. Selon ladite loi, les dépenses prévues se chiffrent à 1713,8 milliards de BIF, soit un accroissement de 8,4%. Les recettes ne couvriront pas les besoins, car le déficit global s’élève à 151,8 milliards de BIF contre 153,2 milliards de BIF pour l’exercice précédent. Les recettes et les dons ont suivi la même tendance. Quant aux recettes, elles s’élèvent à 1562 milliards BIF contre 1327,08 milliards de BIF pour l’exercice précédent.
La bière génèrerait plus de 129,3 milliards de recettes publiques
L’Exécutif mise sur la taxe sur les produits stratégiques pour financer une partie de son budget. Ici, on citerait notamment le carburant, le sucre et les boissons. Il va sans dire que les consommateurs de la sainte mousse, des limonades, de l’eau minérale sont les premiers parmi les principaux contribuables pour l’exercice budgétaire en cours. En effet, la taxe intérieure de consommation sur ces produits constitue la principale taxe perçue sur les produits stratégiques avec un montant d’environ 129,3 milliards de BIF.
En 2018, la taxe sur la bière était estimée à plus de 90 milliards BIF. Ainsi, les recettes sur la bière sont de 39,3 milliards BIF plus élevées qu’en 2018. Sur la période 2018/2022, cette hausse fiscale se chiffre à plus de 43%.
Le carburant contribuera pour plus de 108 milliards de BIF
La taxe sur le carburant occupe la deuxième position en ce qui concerne les sources des recettes fiscales. L’Etat table sur un montant de plus de 90,9 milliards BIF de recettes provenant de la taxe sur la consommation de ce produit. Il faut préciser que cette taxe se trouve dans la catégorie des taxes appelées accises. A cela s’ajoute plus de 17,5 milliards BIF qui alimenteront le Fonds National Routier. Cette taxe est dénommée taxe sur les carburants mais elle est classée dans la catégorie des impôts sur le commerce extérieur et les transactions internationales. Donc, au total la taxe sur les carburants tourne autour de 108 milliards de BIF.
Les recettes de la taxe sur les carburants ont augmenté de plus de 68% en comparaison des recettes qui étaient prévues en 2018. En effet, comme la loi des Finances de 2018 le stipulait, Gitega tablait sur environ 64 milliards BIF.
Le sucre apportera plus de 15 milliards de BIF
Même si le sucre se fait de plus en plus rare dans les rayons, les consommateurs de ce produit paieraient quand même plus de 15 milliards de BIF de ce qui est appelé « taxe de consommation sur le sucre ». C’est donc que les recettes générées par le sucre vont crescendo. En 2018, il était prévu que ce produit rapporterait 11 milliards BIF.
Ces trois produits de première nécessité contribueront au budget de l’Etat à hauteur de plus de 252 milliards de BIF, soit plus de 14,7% du budget national. Ce pourcentage était de 11,7% pour l’exercice 2018/2019.
Des produits hautement stratégiques
Probablement que la hausse des recettes fiscales générées par ces produits ne sera pas sans conséquences. La bière, le carburant et le sucre sont des produits à la fois stratégiques, sensibles et de première nécessité. Stratégiques, parce que leur pénurie perturbe le marché local des produits et des services. Ils sont sensibles parce que leurs prix influencent la variation des prix d’autres produits, notamment en raison de ses effets sur le prix de transport. C’est avec raison qu’ils sont appelés produits de première nécessité, car il est impossible de s’en passer, quel que soit le rang social de tout Burundais.