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Analyse

Déchets électroniques, un tueur sournois mal géré

Depuis des années, les déchets électroniques s’accumulent à la vitesse grand V. Ils sont passés de 9 tonnes  en 2014 à 65 tonnes en 2019. Or, leur gestion reste préoccupante et menace la santé humaine. L’East African Communication Organizations (EACO) avait proposé quelques voies de solutions.

Selon le récent rapport de l’Agence de Régulation et de Contrôle des Télécommunications (ARCT), nos déchets électroniques et électriques (DEEE) ont considérablement augmenté entre 2018 et 2019. La quantité collectée au cours de l’année 2019 a augmenté de plus de la moitié par rapport à l’année précédente, passant de 29 610,77 kg en 2018 à 65 000,8 kg en 2019, soit une augmentation de 119,5%. Parmi eux, on retrouve les téléviseurs, smartphones, panneaux solaires et autres appareils ménagers.

Depuis 2010, la collecte et la gestion de ces déchets est assurée par GLICE (Great Lakes Initiatives for Communities Empowerment). Mais, cette dernière ne détient pas la technologie appropriée pour gérer ces déchets. A titre d’exemple, en 2019 seuls 41 % ont été valorisées au Burundi. 14% sont stockés à ce centre et doivent être exportés pour la valorisation et la dépollution. Les 35% restant ont été réutilisés dans leur état. 

Des déchets qui tuent

Nul n’ignore que les ménages ne savent pas faire le tri des déchets solides. Par conséquent, une partie de ces déchets sont jetés dans la nature. Selon l’OMS, les déchets électroniques contiennent des composants toxiques ou des substances dangereuses telles que le mercure qui endommagent le cerveau humain et/ou le système de coordination. Les produits chimiques qu’ils renferment sont dégradés par l’oxygène de l’air, l’eau et la chaleur. Ces substances nocives se répandent ensuite dans la nature et polluent l’eau, l’air et le sol. Quand l’homme boit de l’eau ou inspire de l’air contaminés ou encore quand il consomme des produits contaminés comme les plantes ou le poisson, tout cela altère sa santé.    

Selon ce rapport, la collecte des déchets électroniques demeure un défi de taille, d’autant plus que les statistiques restent incomplètes. Cela parce que c’est le secteur informel qui collecte ces déchets. En outre, on ne mesure les déchets électroniques qu’en fonction de leur poids. Cela ne permet pas de savoir exactement la nuisance éventuelle d’un produit donné sur le plan écologique. Et donc, les statistiques disponibles sur ces déchets ne rendent pas compte de la quantité de déchets et de pollution engendrée par l’extraction ou le transport des matières premières servant à la fabrication des produits électroniques et électriques ou au recyclage de ces déchets.

 Des solutions urgentes

Pour mieux gérer les déchets électroniques, le Burundi devrait mettre en place des solutions proposées par  le 4ème Atelier de  l’East African Communication Organizations (EACO) sur les DEEE qui a eu lieu au Burundi du 18 au 20 mars 2019.

Parmi ces propositions, la législation nationale relative à ces déchets vient en première position. Cette dernière est fondée sur le principe de la responsabilité élargie du producteur en ce qui concerne le traitement ou l’élimination des produits au stade post consommation. Bref, il doit financer la collecte et le traitement appropriés de ces déchets. 

Le Burundi devrait aussi instaurer une écotaxe sur les importations d’équipements électriques et électroniques de seconde main. 

Egalement, pour pouvoir mener une politique durable en matière de gestion de ces déchets, le Burundi devrait mener une enquête/étude sur les déchets électroniques afin de produire des statistiques nationales fiables qui aideront dans la planification, à la prise de décision et d’investissement dans ce domaine.

Mais tout cela serait insuffisant si on ne sensibilise pas la population sur les méthodes de tri des déchets. La population doit être informée pour agir en conséquence. Par exemple, si un citoyen lambda possède un équipement électrique ou électronique dont il veut se débarrasser, il doit savoir qu’il faut éviter de le jeter dans la nature mais plutôt le confier à un service compétent.

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