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Promesses électorales : quatre choses à attendre du futur Président

Après le triple scrutin du 20 mai 2020, d’ici peu, nous allons connaître les heureux gagnants, mais une attention particulière porte sur la présidentielle qui donnera le futur patron de « Ntare House ». Ce dernier est censé être élu grâce à son programme assez pertinent, qu’il compte mettre en application durant son mandat. Alors, que devons-nous attendre du nouveau leader au cours de sept prochaines années ?

L’honnêteté

Trois semaines avant les élections, différents candidats (ceux de la présidentielle en particulier) ont parcouru tout le Burundi en vue de présenter leurs projets auprès de l’électorat. Tous les projets vantés sont bons, bien que leur mise en application soit jusqu’ici remise en cause faute de chiffres démontrant la faisabilité. Je reste confiant que le futur Président est loin de faire des promesses intenables sachant absolument qu’elles sont peu réalistes. Les bons projets doivent être cohérents et consistants. 

Les mesures qu’il a proposées pendant la campagne électorale doivent suivre un sens bien précis, non pas un prétexte qui ne vise qu’à séduire l’électorat. Ces mesures doivent être concrètes et progressistes pour espérer leur mise en application au cours de son mandat. Il est décevant de voir un homme politique élu sur la base des mensonges éhontés et des promesses qu’il ne tiendra probablement pas. Certes, dans la société burundaise, tout comme ailleurs, la situation socio-économique n’emprunte toujours pas le droit chemin, mais ce serait mieux si le leader mise sur l’irréprochabilité.

Une vision

« Une vision permet de révéler le rêve d’une communauté de travail et de l’exprimer sous la forme d’un futur idéal, désirable par tous et suffisamment détaillé pour que chacun voie tout de suite comment il peut contribuer concrètement chaque jour à sa réalisation », explique Michael Doyle.

La gestion plus ou moins efficace d’un État est projetée dans le temps, c’est-à-dire se donner l’image d’un pays que l’on souhaite avoir à court et à long terme. C’est possible, mais quand on est conscient de l’état actuel des choses et surtout si l’on s’imagine là où on veut arriver sans oublier les moyens nécessaires pour y parvenir. Dans tout ça, le leader détient le « guidon » dans le but de donner un sens à son programme.

Le concepteur d’une vision n’est forcément pas un « visionnaire » ou un prédicateur qui est susceptible de prévoir justement le futur ou voir à l’horizon de plusieurs années. Au contraire, en s’appuyant sur des statistiques, la destinée du peuple burundais peut être bien orientée dans la mesure où ce dernier perçoit le chemin qui l’amène à un but commun et précis, le Burundi prospère. Le leader dont nous avons besoin est celui qui a un œil tourné vers l’avenir lointain des Burundais et, s’il inspire la confiance, ça fait du bien.

Une bonne prise de décision

Tout leader prend des décisions. C’est dans les situations d’incertitude où les décisions naissent. Dans ce cas, le dirigeant est appelé à prendre de bonnes décisions parce qu’en réalité, la responsabilité lui revient, et même dans le cas contraire, il assume toujours les conséquences. Ce sont de bonnes décisions qui contribuent à la légitimité de son pouvoir.

Moins il y a des frustrations, plus la population reste sereine, mais tout cela n’aura lieu que si le dirigeant dépasse ses intérêts personnels ou ceux de sa formation politique pour servir le bien public. Une décision politique qui répond à l’intérêt général aura beaucoup plus d’efficacité dans sa mise en œuvre, sinon une résistance pourra se manifester.

Un dirigeant pragmatique

Pendant la campagne électorale, les candidats ont suffisamment parlé de leurs projets (mûris ou non). Ce qui est important, c’est que le peuple a confiance en eux. La preuve, d’ici quelques mois, l’un d’entre eux va prendre la relève du Président sortant Pierre Nkurunziza. Le temps des dires touche à sa fin, il reste plus qu’à mettre en application les projets récemment vantés auprès des Burundais, car la pratique doit primer sur les théories. « Vous nous jugerez à nos actes et votre satisfaction sera notre fierté », disait Louis Rwagasore, héros de l’indépendance du Burundi. Cette citation est toujours à jour, car la grandeur du prochain leader sera mesurée compte tenu de ses réalisations.

Au cours de sept prochaines années, le nouveau Président aura suffisamment le temps par rapport aux mandats précédents pour prouver ce dont il est capable. Il rassurera le peuple qui a confiance en lui tout en tenant ses promesses. Jusque-là, les projets rendus publics pendant la campagne électorale sont désormais un secret de Polichinelles. Pour ce faire, à la fin du mandat, le peuple burundais jugera le dirigeant via les urnes.

 

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