La profession de « Barista » représente un énorme avantage pour le développement du pays. De plus, grâce à des compétitions internationales, ce métier ouvre la porte à la jeunesse burundaise à l’échelle mondiale.
Le café est la troisième boisson la plus consommée au monde après l’eau et le thé. Au Burundi, la culture du café a été introduite à l’époque coloniale et depuis, ce dernier n’a cessé de gagner en notoriété sur le plan socio-économique.
Malheureusement, faute est de constater que la plupart des Burundais n’ont pas la culture de consommation du café que le pays produit. « La consommation locale du café restant très modérée, c’est de ce constat qu’est née l’idée de créer l’association des Baristas du Burundi dont le but est de promouvoir la consommation interne du café et faire profiter aussi aux Burundais les avantages et les bienfaits du café que nous produisons », explique Kamenyero Coca-Richard, le président de l’association des Baristas du Burundi.
Les Baristas, ces personnes spécialisées dans la préparation des boissons à base de café, sont de plus en plus recherchés dans l’hôtellerie de luxe. Faire un bon café ne s’improvise pas. En effet, un Barista doit tout savoir du café. Où il pousse, pourquoi il pousse à tel endroit et pas à un autre ; et il sait comment le transformer pour en tirer le maximum. C’est la personne derrière le comptoir qui prépare les cafés et cocktails dans les hôtels et les coffee shops.
Une opportunité pour les jeunes
Se réunir en associations est l’un des moyens qu’ont trouvé certains jeunes burundais pour prendre leur vie en main en essayant de trouver de nouvelles opportunités d’affaires. L’association des Baristas du Burundi offre plusieurs opportunités d’emplois aux jeunes du pays. C’est le cas de Jules Kana, jeune burundais officiant actuellement au Proche Orient, qui a vu sa vie changée après avoir intégré cette association : « C’est grâce à elle que j’ai pu aujourd’hui trouver un emploi dans une entreprise américaine basée à Oman, spécialisée dans la transformation et la vente du café. Une fois dans l’association, j’ai pu bénéficier de plusieurs formations sur tout ce qui concerne le café et participer également dans des compétitions à l’extérieur du pays où je suis sorti premier ».
« Moi plongeur ? Jamais de la vie ! », diront certainement la plupart des jeunes burundais. Mais pour Jules, un travail est un travail. Pas question de jouer les enfants gâtés. « La plupart des jeunes refusent de commencer par le bas. J’étais plongeur au Café Gourmand avant d’intégrer cette association. Avec la crise de 2015, il y a eu le départ de plusieurs baristas du Café Gourmand et j’ai pu bénéficier d’une promotion. De plongeur, je suis devenu Barista. J’ai commencé par apprendre les bases de ce métier pendant plusieurs mois avant d’intégrer l’association pour me perfectionner encore plus à cet art. Voyez où j’en suis maintenant. Si j’avais dédaigné ce petit travail de plongeur, moi, un jeune homme étudiant à l’université, le jugeant trop rabaissant, je n’aurai peut-être rien su de ce métier, je n’aurai pas eu de promotion et donc je ne serai pas là où je suis maintenant. »
En kirundi on dit ‘’nta mwuga udakiza kiretse uwo kuroga’’ (il n’y a pas de sot métier sauf celui de sorcellerie), réfléchissez donc deux fois avant de dédaigner un travail.