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Transport en commun en Mairie de Bujumbura : de mal en pis ?

Alors que nous étions accoutumés à des files à partir de 17 h, on remarque depuis quelque temps des gens agglutinés au parking du marché central à 15h, en attente de bus. Quelles sont les causes des dysfonctionnements du transport en commun à Bujumbura ?

Jeudi 09 mai 2019, au parking des bus du nord et du centre de Bujumbura Mairie. Il est 15 h et quelques minutes. Sous un soleil de plomb, une longue file d’attente de bus s’observe déjà, alors que d’habitude, c’est dans les environs de 17 h, heure de pointe qu’elles se remarquent. De quoi dépiter Vianney qui veut aller au quartier Gasenyi : « Ça fait presque une heure que je suis débout ici, dans cette file, sous ce soleil de plomb et je risque de passer ici  trente autres minutes car, comme tu le remarques toi aussi, les bus ne se bousculent pas. À quand la fin ce calvaire ? ».

« Le carburant encore mon frère », me  lancera un chauffeur d’un bus de Gasenyi : « D’habitude, avec l’insuffisance du charroi affecté au transport des personnes en ville, c’est à partir de 17 h que se pointent les premières files. Mais, là, depuis quelques jours, l’éternelle question de la pénurie du carburant a refait surface avec des conséquences dont vous êtes vous-même témoins ».

Mais pas que

Comme le souligne ce chauffeur, hormis cette pénurie de carburant devenue chronique, d’autres problèmes affectent le secteur des transports en mairie de Bujumbura et entament par là le déplacement des Bujumburois : vétusté et insuffisances des véhicules, mauvais états de la voirie urbaine, etc. Un constat qui sort souvent de la bouche des transporteurs et qui selon eux occasionne le dysfonctionnement de ce secteur.

C’est d’ailleurs ce que souligne Charles Ntirampeba, Secrétaire général de l’ATRABU pour qui l’urgence s’impose face à la gravite de la situation :  «  Vous ne me croirez pas si je vous dis que les transporteurs travaillent à perte. Mais, je vous le dis, il est impossible de générer des profits dans pareilles conditions de travail. De routes en piteux états, un manque de carburant récurrent depuis novembre 2018, des bus vieux de plus de vingt ans pour la plupart,… vous comprenez que travailler dans ces conditions ne peut pas être aisé. Aussi longtemps que ces problèmes resteront sans réponses, assure le patron de l’ATRABU, ne vous attendez pas à autre chose ».

« Il n’existe pas de solutions miracle »

Pour couper court à ces problèmes à répétition, le gouvernement du Burundi à travers le ministère ayant en charge le transport  ne cesse « d’encourager les transporteurs à se regrouper en associations ou en coopératives pour un accès facile  au crédit en vue d’acheter de bus neufs »

Qui plus est, l’article 44 de la loi budgétaire,  exercice 2018-2019  prévoit « une exonération des droits et taxes à l’importation sur les véhicules main droite neufs de transport rémunéré des personnes ayant une capacité d’au moins trente places assises ».

Mesure insuffisante, juge le secrétaire de l’ATRABU qui trouve que la possibilité d’importer un coaster neuf ne relève pas de l’évidence eu égard au pouvoir d’achat des Burundais. Difficile de débourser, avance-t-il, même si on est une coopérative, toute sa fortune pour un investissement dont on n’est même pas sûr de réaliser un retour sur investissement. « Il n’y a pas solution miracle. Aux grands maux les grands remèdes », selon toujours ce patron de l’ATRABU. La question du carburant tout comme celle de la vétusté des routes doivent être réglées de façon durable. Et pour gérer cet épineux problème de la vieillesse des bus, ces mesures d’exonérations devront aussi concerner les véhicules d’occasion mais en bon état. Autrement, les différents quartiers de Bujumbura, qui ne cessent de naître, resteront desservis par les véhicules d’un autre âge et les files d’attente risquent de se pérenniser, au grand dam des citadins.

 

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