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Burundi: le mandarin a le vent en poupe

Le 20 avril, c’est la journée de la langue chinoise. Alors qu’au Burundi, la Chine se mesure en milliards d’investissements, son influence se traduit aussi par la pratique du mandarin, une langue qui fait de plus en plus d’adeptes dans le pays de Nyaburunga.

Chemises à carreaux, sourires XL et énergie juvénile, de jeunes burundais se bousculent à la sortie des cours de l’institut Confucius du Burundi. Entendre des Burundais échangeant des plaisanteries ou dialoguant avec des Chinois en mandarin, la scène était inconcevable, il y a quelques années. Aujourd’hui, c’est une réalité.

En 2018, ils étaient plus de 7000 étudiants et élèves burundais, en cours d’apprentissage du mandarin à l’institut Confucius. Cette première école chinoise au Burundi, instituée en 2012, n’a cessé de faire des émules. En 2015, des clubs de langue chinoise foisonnaient dans les lycées de Bujumbura jusqu’à Gitega. En 2016, ils étaient plus de 14 000 étudiants et élèves à maîtriser cette langue. Un succès que Zhang, professeur à l’institut Confucius, explique par l’engouement des jeunes Burundais face à cette langue.

Le Chinois, ça fait bien sur un CV

Santé, bourses d’études, infrastructures, industrie… la présence de la Chine au Burundi se fait sentir dans tous les domaines. Pour profiter de cette manne, les jeunes burundais se sont mis à l’heure de Beijing à travers l’apprentissage du mandarin. Albert Ndenzako, la trentaine, est l’un d’entre eux. Diplômé en Génie Civil, il a passé cinq ans au chômage et en a profité pour apprendre le chinois. Aujourd’hui, il est cadre dans une entreprise chinoise à Bujumbura et offre des services d’interprète aux commerçants burundais qui font des affaires en Chine. «Vu comment les chantiers chinois fleurissent, savoir lire, écrire et parler chinois est un atout pour y décrocher facilement un travail», explique Albert.

Même son de cloche pour Cynthia Ndayisenga, étudiante en Chine. «La maîtrise du chinois m’a permis d’être sélectionnée parmi ceux qui recevaient une assistance financière de la Chine dans les études de master à l’université du Burundi et c’est la même langue qui m’a permis de décrocher facilement cette bourse d’études en Chine», raconte-t-elle.

Un revers de la médaille?

Loin de s’en réjouir, certains jeunes burundais se méfient de cette langue. Pour Yvan, élève au Lycée du saint Esprit, derrière cet apprentissage du mandarin, se cache un plan impérialiste pour acquérir de l’influence sur notre culture burundaise quitte à la sous-estimer, voir le faire disparaître. «Pourquoi au cours de l’apprentissage, ces Chinois oblige les étudiants burundais à changer les noms hérités de leurs parents par des noms chinois?», se demande Yvan.

Pour l’ambassade chinoise, l’action est bilatérale puisqu’elle a instauré dans l’une des universités chinoises, l’apprentissage du Kirundi et l’empire du milieu souhaite que dans les prochaines années, l’ambassadeur de Chine au Burundi parle le Kirundi.

Vivant dans une société de plus en plus cosmopolite, étudier les langues étrangères et surtout celles qui servent pour les communications internationales, constitue un atout de taille.

 

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