Le Haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi est en visite au Tchad. Il a visité jeudi 14 juillet le camp de Kalambari situé à une trentaine de kilomètres de Ndjamena, la capitale tchadienne. Il héberge 7600 réfugiés du Cameroun qui ont fui des violences communautaires survenues entre août et décembre 2021 dans plusieurs villages camerounais frontaliers avec le Tchad. L’occasion aussi pour le HCR d’alerter sur la situation des réfugiés dans le Sahel.
Avec notre correspondante à Ndjamena, Aurélie Bazzara-Kibangula
C’est avec une escorte armée que le Haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés s’est rendu à Kalambari. Une manifestation a été organisée dans le camp pour demander plus de rations alimentaires pour les presque 8000 réfugiés camerounais qui y vivent.
Malgré les tensions, Filippo Grandi s’est entretenu avec des représentants des réfugiés : « Je viens de parler à un groupe de femmes qui ont vraiment très souffert de la violence perpétrée lors de ce conflit. Je pense que les tensions commencent à diminuer mais les gens craignent encore la possibilité de violences ultérieures. Beaucoup d’entre eux souhaitent rentrer mais ils attendent que la situation se calme et la paix revienne. »
Le Tchad accueille 570 000 réfugiés. Filippo Grandi dit s’inquiéter de l’augmentation du nombre de réfugiés et de déplacés dans les pays du Sahel. La conséquence selon lui, des groupes armés et des réactions « trop musclées » des autorités qui frappent aussi les populations. Le représentant du HCR lance un appel : « On commence à voir les gens bouger vers les États côtiers de l’Afrique de l’Ouest parce qu’il y a une saturation de déplacements dans le Sahel. J’espère que malgré l’Ukraine, malgré toutes les autres crises qui occupent la communauté internationale, il va y avoir un intérêt soutenu pour trouver des solutions au Sahel. À mon avis, c’est prioritaire. »
La région sahélienne compte plus de trois millions de déplacés et de réfugiés selon les Nations unies.