C’est une première : les chefs coutumiers et traditionnels de toutes les communautés ont décidé de sortir de leur réserve face à la dégradation de la situation sécuritaire. Réunis à Ouagadougou, ils lancent un appel au retour à la paix dans le pays. Ils ont aussi appelé ceux qui ont pris les armes, à les déposer.
Avec notre correspondant à Ouagadougou, Yaya Boudani
Ils étaient tous là, les chefs supérieurs coutumiers et traditionnels. Ils se sont dits fortement interpellés par la situation sécuritaire et leur message a été lancé dans les principales langues nationales parlées au Burkina Faso. « Le quotidien et le vivre ensemble sont mis à rude épreuve par les affres de l’insécurité et des conflits intra et intercommunautaires, affirmeOuidi Naba. Les chefs supérieurs coutumiers et traditionnels du Burkina Faso constatent des propos haineux et d’incitation à l’intolérance et à la violence véhiculés à travers certains canaux de communication. »
« Déposer les armes, revenir à la raison »
Les chefs supérieurs coutumiers et traditionnels interpellent les autorités à intensifier la lutte pour la reconquête des parties du territoire qui sont toujours hors du contrôle de l’État.
« Nous, chefs supérieurs coutumiers et traditionnels du Burkina Faso, interpellons toutes les autorités du pays à concentrer leur énergie dans la lutte contre les terroristes. Le recouvrement de l’intégralité du territoire, les filles et fils du Burkina qui, pour diverses raisons, ont des visions ou intérêts divergents avec la nation, à déposer les armes, à revenir à la raison et à la maison, pour qu’ensemble nous bâtissions notre pays dans la paix et la quiétude. »
Les chefs ont également appelé leurs compatriotes à cultiver et renforcer, entre autres, l’union, le patriotisme, la tolérance, le dialogue, la cohésion sociale et l’unité nationale, en réitérant leur disponibilité et leur engagement à jouer pleinement et entièrement leur partition dans la recherche et la préservation de la paix.
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