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SÉCURITÉ

Est de la RDC: le M23 a atteint la base militaire stratégique de Rumangabo

Les combats entre le mouvement rebelle du M23 et l’armée congolaise durent depuis maintenant une semaine. Les affrontements avaient repris jeudi 19 mai dans le territoire de Rutshuru, vers Runyoni. Ils se sont étendus depuis à plusieurs localités dans la zone. Ce jeudi,

Rumangabo, c’est l’un des principaux camps militaires de la province du Nord-Kivu. Sa position est tactique, située dans l’est du Parc national des Virunga, à proximité de la route qui relie les villes de Rutshuru et de Goma. Son histoire aussi est symbolique : cette base militaire servait de quartier général au mouvement du M23 lors de l’insurrection de 2012 à 2013.

Ce jeudi, les rebelles ont de nouveau atteint ce camp, rapporte notre correspondante à Bukavu,Coralie Pierret. « Nous avons récupéré des armes avant de quitter les lieux », affirme l’un des combattants du M23. « Ce groupe poursuit ses manœuvres de harcèlements et d’intimidations », analyse le général Benoit Chavanat, commandant adjoint des forces de la mission de maintien de la paix des Nations unies. Depuis dimanche 22 mai, la Monusco agit conjointement avec l’armée congolaise, en réaction, dit-elle, à l’attaque des casques bleus par les M23. 

Toujours selon la Monusco, ces opérations conjointes ont permis de stabiliser la situation dans les zones de Tchanzu et Runyonyi. Ailleurs le contexte reste très instable, notamment dans la région de Kibumba, une localité à la frontière avec le Rwanda, à une vingtaine de kilomètres de Goma.

Accusations réciproques entre Rwanda et RDC

Pendant ce temps, les tensions entre Kinshasa et son voisin Kigali s’enveniment. Lundi, le Rwanda a accusé la RDC d’avoir tiré des roquettes sur son territoire. Mercredi, les FARDC, puis le gouvernement congolais ont répliqué, en accusant de manière plus ou moins directe le Rwanda de soutenir la rébellion du M23, accusations rejetées en bloc par Kigali, indique notre correspondante à Kigali, Laure Broulard.

Interrogée par RFI, la porte-parole du gouvernement rwandais Yolande Makolo assure que le conflit entre les FARDC et le M23 est strictement intra-congolais. Selon elle, le Rwanda n’est pas impliqué dans les combats, ne veut pas y être mêlé et souhaite au contraire collaborer avec ses voisins pour trouver une solution pérenne face à l’insécurité dans la région. Pas de précisions cependant sur la nature de cette solution…

Ce n’est pas la première fois que Kigali est accusé de soutenir le M23, une rébellion qui avait été vaincue en 2013 avant de réapparaitre fin 2021 dans l’est de la RDC. Après la prise de la ville de Goma par le groupe il y a dix ans, l’ONU et les Etats-Unis avaient dénoncé un appui du Rwanda aux rebelles. Kigali a toujours nié en bloc et répond aujourd’hui par d’autres accusations : selon la porte-parole du gouvernement, l’armée congolaise combat aux côtés des FDLR, un groupe de rebelles hutus rwandais réfugiés en RDC opposés au régime de Paul Kagame et créé par d’anciens génocidaires. Ce sont des accusations également portées par le M23 qui a déclaré a plusieurs reprises que les FARDC collaborent avec des FDLR. 

Dans ce contexte de tensions renouvelées, Kigali et Kinshasa ont tout deux saisi le mécanisme conjoint de vérification élargi, un dispositif d’enquête et de surveillance régional.

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