Dans la région du Western Cape, 270 000 personnes sont employées dans le secteur du vin, second produit agricole exporté après le citron. Il représente en valeur d’exportation plus de 585 millions d’euros. Mais cette industrie est fragilisée par le changement climatique. Au Cap, les vignerons tentent de s’adapter.
De notre envoyée spéciale au Cap,
« C’est une vigne de Cabernet Sauvignon. Elle est cultivée de manière biologique et biodynamique depuis 15 ans », indique Frans Smit, le gérant de l’historique vignoble Spier. Malgré les chaleurs record du week-end passé, les grappes de raisin sont fermes et belles.
Les mains dans la terre, il s’assure de la qualité du sol. « Vous voyez, le sol est bien humide et souple. Vous voyez les insectes ? Vous pouvez mettre les mains dedans et sentir. Cela sent comme le composte. Les vignes sont vraiment contentes. »
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Nécessité d’une exploitation vertueuse
Avant les grandes sécheresses de la fin de la décennie déjà, la maison Spier a pris conscience des enjeux climatiques sur la vigne. « Il y a toujours eu des vignes à Stellenbaush, rappelle Frans Smit. Mais autour de nous, les gens ne cultivent plus le raisin. Avec les sécheresses, le changement climatique, les vagues de chaleur et les questions de viabilité financière, de nombreuses vignes ont été arrachées. »
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Frans Smit veut une exploitation vertueuse. Il installe une station de recyclage des eaux, des déchets et convertit en pleine sécheresse une partie des vignes au bio.
Les gens ont pensé que nous étions fous, mais aujourd’hui nous sommes bien plus viable, la production est meilleure et nous utilisons moins d’eau. Sur le long terme, c’est un vrai bénéfice pour nous. Nous sommes actuellement dans un grand processus de replantage de nos propriétés. Aujourd’hui, nous sommes bien plus avertis sur quoi planter, où le planter, quel cépage utiliser. Des cépages plus résistants à la sécheresse. Nous sommes mieux outillés, espérons-le, pour combattre les périodes de sécheresses à venir.
« Les défis sont nombreux, mais nous devons les surmonter »
Cette industrie doit s’adapter dans sa globalité au changement climatique. Pour Maryna Calow, en charge de la communication de « Wines of South Africa », organe qui représente les exportateurs de vin, « nous ne pouvons pas y échapper. À peu près tout ce que nous exportons doit l’être par bateau. C’est coûteux et il y a les questions d’empreinte carbone. »
« Un conditionnement alternatif va sans doute jouer un rôle important que cela soit dans des sacs, des boîtes, des bouteilles de verre plus fines ou des cannettes, poursuit-elle. Les défis sont nombreux, mais nous devons les surmonter en prenant en compte la question environnementale. »
Découragés, certains producteurs ont abandonné la vigne, pour le citron, les pommes ou même les noix. Des cultures jugées plus lucratives.