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Kenya: le Centre international de conférence Kenyatta, un symbole de Nairobi [1/5]

Des indépendances à nos jours, des architectes de renom officient sur le continent africain. Toujours très inspirés, leurs réalisations restent souvent méconnues. RFI part à la découverte de quelques-uns de ces édifices grandioses et novateurs. Pour le premier épisode de cette série aujourd’hui, direction Nairobi, la capitale du Kenya, où se situe le Centre international de conférence Kenyatta. Il a été nommé après le premier président kenyan, Jomo Kenyatta, qui l’a commandé à la fin des années 60 pour héberger le siège de son parti.

Dans le centre-ville de Nairobi, difficile de ne pas remarquer la haute tour circulaire. Toute en béton, elle détonne à côté des récents bâtiments en verre. Pourtant elle attire toujours les visiteurs. « Ça reste un symbole de Nairobi. Tous les Kényans la connaissent ! Vous n’avez pas vu tous ceux qui se prennent en photo là devant ? »

Un bâtiment historique, construit juste après l’indépendance. Dans la cour, la statue du roi George V a été remplacée par celle de Jomo Kenyatta. Et l’architecture contraste avec le style colonial de sa voisine, la Cour suprême. « Nairobi a été construite par le gouvernement britannique. Kenyatta voulait un bâtiment qui montre l’identité kényane. Esthétiquement parlant, c’était une déclaration : désormais, on se gouverne nous-mêmes. C’est un bâtiment qui évoque l’indépendance, la naissance d’une nouvelle nation », explique Lydia Muthuma, docteure, historienne d’art.

Participer au rayonnement mondial de Nairobi

Un bâtiment aussi voulu par le premier président pour participer au rayonnement mondial de Nairobi. Dès son ouverture, il a accueilli une conférence de la Banque mondiale. À l’intérieur de la tour, la décoration minimaliste fait écho au style extérieur. « C’est du béton et du bois. Le rez-de-chaussée ici c’est des magasins, la cafétéria. Les autres étages c’est des bureaux », indique-t-elle.

La tour est directement reliée à l’amphithéâtre en forme de cône située à côté. Les sources d’inspiration des deux architectes, le Norvégien Karl Henrik Nøstvik et le Kényan David Mutiso, font souvent débat. Certains, y voit une case africaine. D’autres, une fleur de lotus qui éclot. David Mutiso avait même évoqué dans une interview télévisée le pénis d’un âne. Il en rigole aujourd’hui. « L’inspiration pour les architectes vient de plein de façons. Dans la nature, auprès des animaux… Puis on en discute. En tout cas l’idée de départ c’était d’avoir un bâtiment très simple, trois étages. Puis en échangeant avec le Président, on a compris qu’il voulait quelque chose de grandiose », dit-il.

Depuis, de nombreuses autres tours ont poussé à Nairobi, surpassant en hauteur le Centre international de conférence Kenyatta. Mais, il reste un symbole. Et a même trouvé sa place sur les billets de banque.

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