Dans la société très conservatrice et religieuse du nord du Nigeria, la parole se libère peu à peu sur les violences sexuelles. La peur de la stigmatisation reste extrêmement forte et pousse de nombreuses victimes à se taire, mais la société commence à évoluer.
De notre envoyée spéciale à Kano,
C’est pendant son service civique au sein du ministère de la Justice de l’État de Kano que Sadiya Adama Aliyu a pris la mesure du problème. « Au ministère, on recevait des plaintes tous les jours. Quand j’ai rencontré mon mari, qui est médecin, il m’a dit qu’il recevait presque chaque jour des patients victimes d’abus sexuels dans sa clinique. C’est comme ça que ça a commencé », dit-elle.
La jeune femme a depuis fondé sa propre association : l’Initiative pour le soutien aux victimes de violences sexuelles, qui réunit des personnels de santé, cinq avocats et des enseignants. L’objectif : accélérer les procédures et pousser les...