L’éruption du volcan Nyiragongo en RDC a de multiples conséquences économiques, notamment sur la filière café. La récolte qui a lieu en ce moment dans la région arrive encore à se faire, mais le traitement des grains de café et leur acheminement prend lui du retard. Résultat, les planteurs risquent de perdre de l’argent.
La désorganisation de la filière café touche avant tout les planteurs. À cause des difficultés à circuler, les grains de café récoltés ne peuvent pas être acheminés vers les stations de tri et de lavage. Le traitement se fait donc chez les producteurs, mais de manière plus artisanale. Et cela fait baisser les prix, explique Emmanuel Rwakagara, fondateur de la société Virunga Coffee : « Nous sommes obligés de laisser les producteurs traiter eux-mêmes leur production, et là, la qualité est sacrifiée. Le paysan mélange tout, sans séparer le meilleur et sans faire la fermentation et le bon séchage. Il va maintenant au prix le plus bas et il ne gagne pas ».
Du mal à vendre les récoltes
Autre conséquence, les planteurs ont plus de mal à vendre leur récolte, car les acheteurs n’ont pas de liquidités pour les payer. Ces problèmes de financement pèsent aussi sur les exportations, ajoute Emmanuel Rwakagara : « L’impact sur le retard pour acheminer le container de café vers le port de Mombassa et Dar el Salam à partir de Goma, parce qu’il faut acheter du sucre, il faut payer le personnel, il faut payer ceci ou cela et tout cela. Et sans argent, tout s’arrête ».
Ces ralentissements sont maintenant d’où l’impatience de certains négociants européens qui voudraient bien voir leurs cartons de café quitter Goma.
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