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POLITIQUE

À la Une: le fils Sassou, ministre de son père

Parmi les onze personnalités qui font leur entrée dans le nouveau gouvernement au Congo-Brazzaville figure un opposant, Honoré Sayi, nommé ministre de l’Énergie et de l’Hydraulique. Cet enseignant en philosophie était jusque-là président du groupe parlementaire de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale, première formation d’opposition. Mais surtout, pointe Jeune Afrique, « Denis Christel Sassou Nguesso, 46 ans, fils du président, prend le portefeuille fraîchement créé de la Coopération internationale et de la Promotion du partenariat public-privé. Même si ce dernier ne figure qu’à la 22e place du gouvernement dans l’ordre protocolaire, son entrée est un marqueur dont l’évolution sera suivie de près par les Congolais. »

Pour Les Échos du Congo Brazzaville, le pays « se dote d’un nouveau gouvernement de large ouverture. […] Il devra mettre en œuvre les nombreuses promesses de campagne du président Sassou-Nguesso en faveur de la jeunesse congolaise. »

Même scénario qu’au Tchad ?

Pour Le Pays au Burkina Faso, les choses sont claires : le père est en train de placer le fils dans les starting-blocks. « Accusé de préparer son fils pour lui succéder au pouvoir, le président congolais Denis Sassou-Nguesso s’en est toujours défendu. Mais à mesure que passe le temps, il est en train de tomber le masque. » Mais « le profil de Denis Christel Sassou est pour le moins controversé, pointe Le Pays. Car, l’homme, faut-il le rappeler, est dans le viseur de la justice française pour des faits présumés de « biens mal acquis ». Il est poursuivi par la justice américaine pour les mêmes faits. En le bombardant donc ministre à un poste stratégique, Sassou père espère ainsi tirer son fils d’affaire puisqu’il bénéficiera désormais d’une certaine immunité. »

Ledjely en Guinée ne mâche pas ses mots : « Le fils Sassou traîne tellement de casseroles qu’en l’appelant au gouvernement, c’est comme si son père narguait ses compatriotes. Député de la circonscription d’Oyo depuis 2012, Denis Christel ne se distingue pas que par la pertinence des propositions de loi qu’il a fait voter à l’Assemblée nationale. Sa réputation plutôt sulfureuse lui vient davantage des millions de dollars qu’il est accusé d’avoir détournés au détriment des caisses congolaises. […] Son seul atout, et il n’est pas négligeable, c’est d’être fils de son président de père. Un statut qui peut lui permettre d’échapper à des poursuites consécutives aux nombreux scandales qu’il traîne dans son sillage. Mais surtout un statut qui peut lui donner le droit de succéder à son père […]. Et c’est dire, conclut Ledjely, que le scénario qui se joue au Tchad pourrait se produire au Congo. Comme on peut du reste également l’envisager au Cameroun ou encore en Guinée équatoriale. »

Tête-à-tête Macron-Kagame ce lundi à Paris

À la Une également, la rencontre ce lundi 17 mai à Paris entre Emmanuel Macron et le président rwandais Paul Kagame.

Cette visite du président rwandais en France confirme le réchauffement souhaité désormais par les deux pays, 27 ans après le génocide.

« Avec Paris, Paul Kagame tourne la page du génocide », titre ainsi L’Opinion. Le quotidien français qui note que « le Rwanda tend même la main aujourd’hui à l’armée française. Le Rwanda qui renonce en effet à toute poursuite judiciaire contre des militaires français ayant participé aux différentes opérations au Rwanda. Paul Kagame doit même s’entretenir cette semaine avec plusieurs officiers français qui étaient en fonction au moment du génocide. […] La réconciliation est donc en bonne voie », note encore L’Opinion.

En tout cas, « un rapprochement à propos du passé n’implique pas complaisance sur le présent », estime pour sa part Le Monde Afrique. « Le sentiment de culpabilité lié à la mise à nu des turpitudes françaises de 1994 n’autorise pas l’aveuglement sur le caractère autoritaire de l’État rwandais actuel, affirme en effet le journal. Un pays où Amnesty International dénonce « les disparitions forcées de membres de l’opposition » et où des journalistes critiques sont emprisonnés. On peut à la fois, lance Le Monde Afrique, s’indigner du rôle de la France dans le génocide des Tutsis et s’inquiéter des dérives du régime de Paul Kagame. »

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