En République démocratique du Congo, l’opposition se trouve face à une politique de « deux poids, deux mesures » du régime de Félix Tshisekedi, dénonce l’ex-Premier ministre Adolphe Muzito, aujourd’hui à la tête de la coalition d’opposition Lamuka.
Avec notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa
La marche de Lamuka, « Nouvel élan », a été interdite ce samedi 15 mai par les autorités de Kinshasa. Raison évoquée à RFI : mesures anti-Covid-19 et par précaution face aux violences qui ont éclaté, jeudi, dans la capitale entre protagonistes musulmans. Mais pour Adolphe Muzito, président de Lamuka, il s’agit simplement d’une dictature.
« Je m’estime moi-même et notre coalition Lamuka victimes d’une politique de deux poids et deux mesures, de la part de monsieur Tshisekedi et de son gouvernement, sur la base de l’interdiction ou de l’étouffement du meeting pour lequel nous avons transmis, auprès de l’autorité de la ville, la lettre d’information, depuis deux semaines, aujourd’hui. »
« C’est une dictature, surtout pour nous, la résistance, c’est-à-dire Lamuka, a renchéri Adolphe Muzito. Martin Fayulu et moi sommes victimes de cette oppression de la part de monsieur Tshisekedi. Il n’y a pas de cela deux jours, à Lubumbashi et à Kolwezi, il a obtenu la réunion où les grandes foules sont venues l’accueillir. À Kolwezi d’ailleurs, il a fait remarquer à ses militants qu’ils étaient en train de violer la mesure contre le Covid. Eux, ils pouvaient la violer parce qu’ils étaient de la présidence… C’est la continuité du système Kabila. Cela s’est maintenant renforcé avec plus de dictature. Les manifestations et les meetings sont interdis et empêchés. »
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