Selon la fondation Thomson Reuters et The Humanitarian, pas moins de 70 femmes, des femmes de ménage pour la plupart, ont été contraintes de coucher avec des responsables de la riposte à Beni et à Butembo. Les premiers cas ont été dénoncés en septembre dernier à Beni. Aujourd’hui, c’est à Butembo que les deux médias ont recueillis des témoignages sur le même type d’abus. Plusieurs organisations, notamment internationales, sont accusées. Qu’ont-elles fait pour y répondre depuis septembre dernier ?
D’abord du côté du gouvernement, on avait promis une enquête. Une commission interministérielle devait être mise en place sous l’égide du ministère de la Santé, avec la participation des ministères des Droits humains et du Genre.
Mais finalement les descentes sur le terrain n’ont pas eu lieu dans ce cadre, reconnaît l’ancien ministre des Droits de l’homme. Son successeur, Me Albert-Fabrice Puela, promet aujourd’hui à RFI qu’il va se pencher sur ce dossier. La transmission des dossiers, vu leur nombre, n’est pas encore terminée.
Certaines des personnes accusées avaient été embauchées par l’État congolais, d’autres par des organisations internationales comme l’Organisation mondiale de la santé.
Du côté de l’OMS, on explique que, depuis septembre, un comité indépendant a été recruté et que les enquêteurs sont, en ce moment même, sur le terrain en train de vérifier ces allégations. Et selon la fondation Thomson Reuters et The Humanitarian, Oxfam aurait licencié deux de ses responsables au Nord-Kivu sur des charges d’abus sexuels.
Il y a ce qu’on peut considérer comme un abus d’autorité. Les femmes avec qui on a parlé se trouvaient dans une situation de vulnérabilité, elles disent qu’elles n’avaient pas trop le choix.
Ange Kasongo, journaliste qui a enquêté pour le compte de la Fondation Thomson Reuters