Fin de mission pour un personnage incontournable de Bamako. Après cinq ans passés au Mali, le Tchadien Mahamat Saleh Annadif, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies au Mali, s’en va. À l’issue d’une dernière visite de terrain qu’il vient d’effectuer dans le nord du Mali, notre correspondant au Mali est allé à sa rencontre pour faire le bilan de sa mission.
Avec notre correspondant à Bamako, Serge Daniel
Lorsqu’il est en costume strict, il marche à pas de sénateur, alors qu’une fois drapé dans l’un de ses célèbres boubous blancs qui porte la signature de son couturier yéménite, il ressemble à un Sahélien. Originaire du Tchad, Mahamat Saleh Annadif, en fin de séjour au Mali, confie : « Les regrets ça existe. Élections démocratiques, crise politique, coup d’État, réconciliation, rébellion… Ces cercles, il est temps qu’on en sorte au niveau du Mali. »
Mais paradoxalement, il estime comme plusieurs autres voix que les militaires maliens putschistes jouent mieux le jeu que le régime défunt dans l’application de l’accord de paix d’Alger. « J’ai tout simplement dit qu’il y a une nouvelle dynamique qui a commencé à prendre corps. »
Autre motif de satisfaction de celui qui est considéré ici par certains comme l’homme le plus informé de Bamako : le drapeau national symboliquement monté à Kidal, ville malienne du nord mais toujours sous le contrôle de l’ex-rébellion. Il ajoute : « le mandat de la Minusma est de plus en plus compris, de plus en plus accepté. Ca pour moi, c’est quelque chose d’extrêmement important, et j’estime que le Conseil de sécurité également fera des mandats qui s’adaptent au contexte. » « Je partirai avec le Mali dans mon cœur », termine-t-il.
Mahamat Saleh Annadif va déposer ses valises au Sénégal où il est nommé représentant du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest. Son successeur est El-Ghassim Wane, un diplomate de nationalité mauritanienne.