La Cour suprême britannique a autorisé vendredi 12 février des dizaines de milliers de Nigérians à poursuivre le géant pétrolier Shell au Royaume-Uni pour les dégâts à l’environnement infligés par des fuites d’or noir. Le delta du Niger est la zone la plus importante en Afrique pour l’activité des compagnies pétrolières.
Ils sont au total, 42 500 villageois du delta du Niger à avoir saisi la Cour suprême britannique afin de faire condamner le géant Shell pour son exploitation pétrolière peu respectueuse de l’environnement. Ils accusent la multinationale pétrolière de polluer leur terre, rendant ainsi la pêche et l’agriculture impossible.
Leur plainte a été entendue, puisque la plus haute juridiction du Royaume-Uni considère qu’il y a matière à procès. Ce jugement vient contrer deux précédentes décisions de tribunaux londoniens, qui avaient refusé d’être saisis. Mais la haute juridiction relève notamment la « structure verticale du groupe » enregistré au Royaume-Uni.
L’éventuel jugement de la Cour suprême pourrait non seulement ouvrir la voie à des indemnisations et contraindre Shell à nettoyer les sols de son pétrole, mais elle marque également un « tournant majeur pour la responsabilité des multinationales », comme le souligne le cabinet d’avocat Leigh Day, qui défend les plaignants.
De son coté, Shell se défend de toute responsabilité et explique que ces fuites d’or noir sont dues à « des vols de pétrole, du raffinage illégal et du sabotage d’oléoducs » par des communautés locales. La compagnie pétrolière qualifie le jugement de la Cour suprême britannique de « décision décevante ».
Présente au Niger depuis 60 ans, Shell vient d’être condamnée fin janvier, par la justice néerlandaise cette fois-ci, à indemniser des fermiers nigérians pour avoir pollué le sol de leurs villages.